Philip Nelson, un Américain à Paris ?

Par Marie Maertens · L'ŒIL

Le 1 novembre 2004 - 406 mots

Certes non, car cela fait plus de vingt ans que Philip Nelson a posé ses guêtres en France. Tout d’abord à Villeurbanne en 1982, puis à Lyon en 1987, avant de se fixer définitivement à Paris en 1993, regrettant que « les galeries de province soient toujours considérées comme des épiphénomènes ». Si le taux de fréquentation s’est envolé à Paris, le programme n’a pas réellement changé : Thomas Schütte, Reinhard Mucha ou d’autres membres de l’école de Düsseldorf étaient parmi les premiers, auxquels se sont adjoints très tôt Rodney Graham, James Welling et Thomas Ruff (cf. p. 98). Puis Philip Nelson s’est intéressé à la peinture « quand tout le monde regardait vers les objets dans l’espace ou la photo » et a dévoilé Pia Fries et Helmut Dorner. Il a toujours mis en avant une grande variété de types de travaux qui peuvent composer un mélange assez déconcertant lors d’accrochages de groupe. Leur point commun est pourtant d’être issus d’une certaine réflexion.
« Ma sensibilité est tournée vers des œuvres qui posent des problèmes aussi bien au niveau de la perception du travail que des idées, je me méfie des réalisations trop immédiates, trop didactiques ou trop politisées. Une œuvre ne doit pas être seulement un message. » Son nouvel espace, doté d’une surface d’exposition de 220 m2 et de grandes vitrines lumineuses, va donner aux artistes la possibilité d’y exhiber des installations plus complexes qu’auparavant. Cet homme discret ajoute avec humour qu’il a mis dix ans avant de trouver le bon endroit car il fait les choses lentement. Lentement mais sûrement dit le proverbe, s’appliquant parfaitement à ce galeriste qui représente aujourd’hui près d’une trentaine d’artistes. Un chiffre impressionnant mais « quand un artiste comme Rodney Graham réalise deux pièces par an, c’est le bout du monde !  Et beaucoup ne peuvent exposer tous les deux ans, en revanche des jeunes comme Guillaume Paris ou Stéphane Calais ont une production beaucoup plus abondante. »
Philip Nelson présentera bientôt la nouvelle scène de Los Angeles issue d’écoles telles que l’Ucla, Art Center ou Cal Arts avec des artistes qui se nomment Paul Sietsema, Taft Greene, Michael Queenland et Brandon Lattu… à découvrir à partir du 19 février. En attendant, il propose jusqu’au 23 décembre des pièces inédites de l’un de ses fidèles, Thomas Schütte.

Galerie Nelson, PARIS, 50 rue de Quincampoix, IVe, tél. 01 42 71 74 56. « Thomas Schütte », 23 oct.-23 déc.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°563 du 1 novembre 2004, avec le titre suivant : Philip Nelson, un Américain à Paris ?

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