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Paris soigne ses musées

Par Francine Guillou · Le Journal des Arts

Le 29 septembre 2015 - 725 mots

PARIS

100 millions d’euros seront investis dans l’entretien et la modernisation des musées parisiens d’ici 2020.

PARIS - Le lieu était tout un symbole : pour annoncer son grand « Plan musées », la maire de Paris avait choisi l’hôtel Carnavalet, accueillant les journalistes dans la cour d’honneur tout juste rénovée grâce au financement de la Fondation du patrimoine et de la Fondation Total. Une manière d’afficher la politique volontariste d’Anne Hidalgo en matière de patrimoine,et son attachement à l’Établissement Paris Musée, qui fêtera bientôt ses trois ans d’existence.

D’ici 2020, la mairie de Paris va engager des travaux de rénovations et d’améliorations pour une enveloppe estimée à 100 millions d’euros, la municipalité consacrant une subvention d’investissement de 87 millions d’euros. Pour le reste, Paris compte sur les subventions de l’État au titre des monuments historiques et sur le mécénat, notamment au travers de son fonds de dotation, créé fin mai 2015.

Trois chantiers marquants attendent les équipes municipales. Tout d’abord la rénovation complète du Musée Carnavalet, qui en a bien besoin. Si la cour d’honneur ornée des bas-reliefs de Goujon a reçu un coup de jeune bienvenu, le bâtiment nécessite une vaste campagne de restauration, ainsi qu’une remise à plat de sa muséographie. Environ 43 millions d’euros y seront consacrés, avec l’objectif d’ouvrir un espace de restauration dans l’édifice, mais aussi la création d’« un centre de ressources et de recherches patrimoniales et culturelles ». « L’architecte va être nommé dans les semaines à venir », annonce la maire de Paris, qui n’en dira pas plus sur le projet architectural et muséographique.
Le Musée du Général Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris-Musée Jean Moulin, qui « souffre d’un placement géographique qui n’est pas bon » pour Anne Hidalgo – une manière pudique de dire que le musée est quasiment invisible, niché au-dessus de la gare Montparnasse – va déménager place Denfert-Rochereau. Une décision justifiée par l’histoire selon l’équipe municipale : dans les catacombes sous la place, Henri Rol-Tanguy commandait le PC et l’état-major des Forces françaises de l’intérieur pendant la Libération de Paris. Pour accueillir le musée, la Ville utilisera les deux Pavillons Ledoux, qui abritent actuellement l’Inspection des carrières et un laboratoire d’essai de la Ville pour un coût total estimé à 15 millions d’euros. L’objectif est d’ouvrir avant le 25 août 2019, pour les 75 ans de la Libération, « ce qui demandera une accélération des procédures traditionnelles », souligne Bruno Julliard, premier adjoint chargé de la Culture. L’institution gardera sa titulature complexe, rappelle sa directrice Christine Levisse-Touzé, due aux volontés testamentaires des différents donateurs, « la Ville ayant des devoirs sur cette appellation », mais devrait recevoir le terme générique de « Musée de la Libération de Paris ».

Valoriser l’héritage Delanoë
Enfin, le Musée Galliera, rouvert en 2013, devrait enfin ouvrir des espaces d’exposition permanente, en optimisant les sous-sols du musée. 120 costumes et accessoires devraient être exposés d’ici 2020. Un café en extérieur et un espace pédagogique seront également créés. « Après la mandature Delanoë, il faut maintenant privilégier l’entretien et la valorisation du patrimoine culturel existant », soutient Bruno Julliard, rappelant les chantiers de rénovation qui attendent les théâtres parisiens du Châtelet et de la Ville.

10 millions d’euros vont être dévolus au Musée d’art moderne de la Ville de Paris (MAMVP) afin d’améliorer le parcours permanent et l’accueil des visiteurs jusqu’en 2019. 4 millions d’euros pour le Musée Bourdelle et la restauration de l’Atelier de sculpture, après une année 2015 marquée par la remise aux normes électriques et un travail exemplaire sur l’accessibilité. À la Maison de Victor Hugo, place des Vosges, une cour devrait être aménagée pour ouvrir un café et un comptoir de ventes, et le parcours pédagogique devrait être revu, tandis qu’à Hauteville House, la maison d’exil de l’écrivain à Guernesey, fragilisée par le climat maritime, toitures et façades seront entièrement restaurées d’ici 2020. Même le Petit Palais bénéficiera de quelques travaux légers comme le déplacement de sa librairie pour offrir plus d’espaces aux sculptures.

Ces bonnes nouvelles n’arrivent pas seules : la Maire a annoncé une hausse de 25 % du budget d’acquisition des musées en 2015, portant l’enveloppe à 1 million d’euros contre environ 800 000 l’année dernière, « une dynamique à poursuivre » pour Bruno Julliard même si l’on est encore loin des 3,9 millions d’euros de l’année 2003.

Légende photo

Vue du jardin du musée Carnavalet, Paris. © Photo : DAC/Christophe Foin.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°442 du 2 octobre 2015, avec le titre suivant : Paris soigne ses musées

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