Nouveaux exposants : portraits croisés (1/7)

L’Italie au cœur

Le Journal des Arts

Le 20 février 2004 - 426 mots

Peu de marchands parviennent chaque année à intégrer le cénacle des deux cents exposants de Tefaf. De Paris à Londres et Buenos Aires, rencontre avec les sept nouveaux élus de l’édition 2004.

 Giovanni Sarti, Paris - L’année 2004 est celle du retour de la galerie Sarti à la Tefaf. Son unique participation à la foire hollandaise remonte à 1987. « À l’époque, la clientèle y était essentiellement intéressée par le mobilier nordique et français, ou les tableaux des écoles du Nord, commente Claire Sarti. Les visiteurs ont changé. Désormais, les collectionneurs italiens et les conservateurs des musées américains se déplacent. C’est une part essentielle de notre clientèle. » Spécialisée dans la peinture italienne primitive, la galerie Sarti est installée depuis six ans à Paris. Elle avait ouvert ses portes à Londres en 1987, sur Jermyn Street. C’est désormais rue du Faubourg-Saint-Honoré, dans des décors de marbres précieux et de faux plafonds à l’italienne, que ses tableaux essentiellement italiens, du XIVe à la fin du XVIIIe siècle, s’offrent aux regards des visiteurs. Quelques meubles rares et choisis, italiens aussi, ponctuent le décor. Le mobilier fut la première passion de Giovanni Sarti, natif de la région d’Urbino et devenu antiquaire à Londres. Aux côtés de son épouse française, il a ensuite réalisé le rêve de collectionneurs qui pensaient ne jamais trouver de peintres primitifs italiens sur le marché. Pour cette édition de la Tefaf, les Sarti ont misé sur leur recette habituelle dans les foires internationales : « Une bonne moitié de primitifs italiens et de la peinture italienne des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. » On verra sur leur stand un triptyque du XIVe siècle du Florentin Niccolo Di Tommaso, représentant une Vierge à l’Enfant. Un impressionnant Saint Jean Baptiste de Guido Reni, peint en 1618 par cet élève du Caravage, devrait également faire sensation. « Nous souhaitions venir à Maastricht depuis plusieurs années, avoue Claire Sarti, Cette foire est celle du tableau, alors que la Biennale des antiquaires de Paris est plutôt orientée vers le meuble. » La galerie Sarti présentera toutefois un meuble à la Tefaf : un cabinet en ivoire et pierres dures réalisé à Augsbourg vers 1650 par Melchior Baumgartner. Quatre créations comparables seulement sont répertoriées, dont une est conservée au Louvre. Derrière une austère façade d’ébène se cachent des tiroirs encadrés d’ivoire sculpté, à décors en pierres dures de fleurs, de fruits et d’oiseaux multicolores. Une porte centrale recèle une cache garnie de miroirs et de colonnettes, réplique miniature d’un théâtre à l’Italienne. Une belle rencontre entre le Nord et le Sud.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°187 du 20 février 2004, avec le titre suivant : Nouveaux exposants : portraits croisés (1/7)

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