Galerie

Nathalie Obadia, galeriste sans galère

Par Anouchka Roggeman · L'ŒIL

Le 1 octobre 2004 - 452 mots

PARIS

Nathalie Obadia travaille dix heures par jour, six jours sur sept, et a horreur des jours fériés. Extrêmement dynamique, cette jolie femme de quarante-deux ans, qui vient de quitter la rue du Grenier Saint-Lazare pour installer sa galerie dans un superbe espace de 500 m2 derrière le Centre Pompidou parle avec cœur de son métier de galeriste. 

« Il y a beaucoup d’hypocrisie derrière le mot de galeriste. Je préfère dire que je suis marchand d’art : mon rôle est de promouvoir les artistes auprès des collectionneurs, des musées et des critiques. » Baignée dans l’art dès son plus jeune âge, Nathalie Obadia a parcouru les galeries et musées avec ses parents plutôt que d’aller en vacances à la mer ou au ski comme tous les enfants de son âge. Diplômée de droit et de Sciences-Po Paris, c’est en 1993, âgée de trente ans, qu’elle ouvre sa première galerie, un espace de 40 m2 rue de Normandie. Au moment où une nouvelle génération de galeries s’installe à Paris et met en avant les photographies, vidéos et installations, Nathalie Obadia préfère au contraire exposer les artistes qui s’appliquent à redéfinir la peinture. « Ce médium ne plaisait plus. Pour être un artiste contemporain, il fallait faire de la photographie ou de la vidéo, c’était choquant. » C’est à cette époque qu’elle rencontre Carole Benzaken, Valérie Favre et Pascal Pinaud, trois jeunes artistes avec lesquels elle gravit peu à peu les marches, de victoire en victoire. Récemment, Carole Benzaken a été nommée quatrième lauréate du prix Marcel Duchamp et ses œuvres seront exposées en décembre à l’espace 315 du Centre Pompidou. « On est toutes les deux très fières. C’est la reconnaissance d’un travail au départ marginalisé. » Présente sur les principales foires d’art contemporain à l’étranger (cf. p. 96-110), Nathalie Obadia met un point d’honneur à donner à ses artistes une renommée internationale. Parfois, ce sont des artistes étrangers reconnus dans leur pays qui viennent vers elle pour obtenir une reconnaissance sur la scène artistique française. C’est le cas notamment de Fiona Rae, cette artiste de la génération des « Young Bristish artists » dont les tableaux pop abstraits aux couleurs numériques ouvriront la saison des expositions en septembre. Enfin, Jean-Marc Bustamante et Wim Delvoye ont rejoint la galerie il y a quatre ans. Alors que le premier a été nommé directeur du Printemps de septembre à Toulouse (cf. L’Œil n° 561), le deuxième exposera quinze années de dessins à la galerie en octobre. De quoi remplir les jours fériés de toute l’équipe.

« Fiona Rae », 11 septembre-16 octobre, « Wim Delvoye » 23 octobre-4 décembre, galerie Nathalie Obadia, 3 rue du Cloître Saint-Merri, Paris, IVe, tél. 01 42 74 67 68.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°562 du 1 octobre 2004, avec le titre suivant : Nathalie Obadia, galeriste sans galère

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