À l’Unesco, la source s’est tarie

Par Martin Bailey · Le Journal des Arts

Le 25 janvier 2002 - 320 mots

Après un franc constat d’échec, l’Unesco a décidé de réformer sa stratégie de communication. Premières visées, Sources et Courrier, ses deux revues, arrêtent leur parution.

PARIS - Dans le dernier numéro de Sources, le directeur du Bureau d’information publique de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture), Michel Barton, avoue l’échec de son organisation : “Aux yeux du public, l’Unesco est totalement invisible et l’est depuis longtemps. [...] L’Unesco n’est pas beaucoup médiatisée et, par extension, elle n’est pas très présente dans le débat public.” Basée à Paris, l’Unesco a décidé de supprimer, sous leurs formes actuelles, ses deux principales publications : Sources et Courrier (ce dernier était publié depuis 1948). De 200 000 exemplaires vendus chaque mois dans les années 1980, les ventes de Courrier ont chuté à 39 000 l’année dernière. Enfin, si le magazine s’adressait à un lectorat situé entre dix-huit et vingt-cinq ans, il lui faut reconnaître que la moyenne d’âge de ses lecteurs était de cinquante-cinq ans. Courrier “vivait sur sa réputation qui était autrefois excellente, mais qui appartient aujourd’hui au passé”, a déclaré l’Unesco.
Plus profondément, la décision de cette interruption est révélatrice d’une réforme de la stratégie d’information, qui attendra mai prochain pour être soumise au conseil de direction. Un rapport de l’Unesco reconnaît ainsi “plusieurs signes de frustration et de déception vis-à-vis d’une institution qui s’est engagée dans trop de domaines différents, qui ne dispose pas des ressources nécessaires pour répondre à ses ambitions et qui a tendance à se laisser ralentir par la bureaucratie”. Le même texte préconise que les 23 millions de dollars (26,04 millions d’euros) alloués chaque année aux activités relatives à l’information soient réduits à 20 millions (22,64 millions d’euros), et dépensés de manière plus ciblée. “L’analyse finale indique que pour garantir sa viabilité, l’Unesco devra se concentrer sur la portée et sur l’impact de ses activités à proprement parler”, conclut le texte.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°141 du 25 janvier 2002, avec le titre suivant : À l’Unesco, la source s’est tarie

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