Londres reste de marbre

L’avenir des frises du Parthénon est de nouveau débattu

Par Martin Bailey · Le Journal des Arts

Le 8 février 2002 - 363 mots

Alors qu’il est question qu’Athènes se dote d’un nouveau musée consacré à l’Acropole à l’occasion des Jeux olympiques d’été de 2004, le British Museum de Londres s’étonne de n’avoir reçu aucune demande officielle de prêt des œuvres en sa possession. L’institution britannique anticipe ainsi la polémique et s’oppose, à l’avance, à toute forme de prêt ou de partenariat.

Londres (de notre correspondant) - Le futur Musée de l’Acropole à Athènes devra-t-il ouvrir ses portes sans les marbres du Parthénon des collections du British Museum ? C’est ce que portent à croire les affirmations du directeur de l’institution britannique, Robert Anderson, dans le quotidien The Times : “Les règles élémentaires de la courtoisie veulent que de telles demandes de prêt soient adressées en premier lieu au directeur du musée, mais, pour l’instant, personne n’a reçu la moindre requête.” Il signale également que toute demande déposée serait suivie d’un refus, car jugée “dommageable pour les nombreux visiteurs qui affluent au British Museum depuis les quatre coins du monde”. Avec virulence, Robert Anderson a critiqué les conditions de conservation des sculptures du Parthénon. Les réserves renferment actuellement “quatorze blocs de la frise ouest, très endommagés par les intempéries, qui ont été déposés en 1993 et n’ont jamais été exposés au public depuis. D’autres sculptures, laissées in situ, subissent les mêmes dommages”. En dépit de l’attitude intransigeante adoptée par le British Museum, le directeur d’un autre grand musée national britannique a opté pour une position plus souple. Si Mark Jones, qui dirige le Victoria & Albert Museum, ne veut pas prendre part publiquement à la controverse, il est personnellement convaincu de l’intérêt d’un partenariat, pour régler la question des marbres du Parthénon. Au même moment, une campagne parlementaire britannique, “Parthénon 2004”, a été lancée pour encourager la partie grecque. Ce soutien, dirigé par le député libéral démocrate Richard Allan, œuvre pour obtenir la promesse qu’avant 2004, les marbres pourront retourner en Grèce, à temps pour les Jeux olympiques : “Le prêt n’est pas une option envisageable, car si l’on accepte le fait que le meilleur contexte d’exposition pour les marbres est le Parthénon, alors la logique impose qu’ils ne reviennent pas à Londres à une date ultérieure.”

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°142 du 8 février 2002, avec le titre suivant : Londres reste de marbre

Tous les articles dans Actualités

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque