Justice

L'Imagerie d'Epinal n'est pas en cessation de paiments, selon la justice

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 8 juillet 2020 - 410 mots

METZ

L'Imagerie d'Epinal, entreprise patrimoniale au riche fonds iconographique, n'est pas en cessation de paiements a estimé mardi le tribunal de commerce, selon le parquet, mais sa propriétaire reste visée par une enquête pour abus de biens sociaux.

Entrée de l'Imagerie d'Épinal. © Photo Daniel Culsan, 2017, CC BY-SA 4.0
Entrée de l'Imagerie d'Épinal.
Photo Daniel Culsan, 2017

Le parquet, constatant "un résultat déficitaire à la clôture du dernier exercice comptable de l'année 2018" de la manufacture, avait saisi en janvier le tribunal de commerce. Lors de l'audience, qui s'est tenue à huis clos en février, la propriétaire Christine Lorimy et son avocate Me Angélique Delage avaient assuré qu'"il n'y (avait) pas de défaut de paiement"

La juridiction commerciale avait ordonné une enquête sur la situation financière, économique et sociale de l'Imagerie d'Epinal, riche d'une collection de 1 344 bois gravés classée au titre d'objets des monuments historiques, un important fonds iconographique de plusieurs centaines de milliers d'images et plus de 6 000 pierres lithographiques des XIXe et XXe siècles.

"Les rapports établis dans le cadre de cette enquête ont fait ressortir que les différentes sociétés du groupe n'étaient pas en état de cessation de paiements", indique dans un communiqué Nicolas Heitz, procureur de la République à Epinal. "Par conséquent, les conditions d'ouverture d'une procédure de liquidation ou de redressement judiciaire n'étant pas réunies, le ministère public a été logiquement amené à se désister de la demande qu'il avait initialement formulée", a-t-il ajouté.

L'entreprise patrimoniale, fondée en 1796, peut donc poursuivre son activité. Néanmoins, Christine Lorimy, sa propriétaire depuis 2016, est toujours visée par une enquête pour abus de biens sociaux, confiée au service régional de police judiciaire de Nancy. Elle avait rassemblé 1,2 million d'euros lors d'une levée de fonds avec son associé, dont elle s'est séparée depuis.

L'un des actionnaires, Hervé de Buyer, qui avait investi 900 000 euros, avait déposé plainte en 2019, inquiet de ne pas avoir accès aux comptes de l'Imagerie. "Cette décision n'était pas celle à laquelle on pouvait s'attendre", a réagi auprès de l'AFP Me Sylvie Leuvrey, l'avocate de la société de Buyer. "Nous avons une procédure pendante devant la cour d'appel de Nancy pour désigner un administrateur (judiciaire) et avoir un accès (aux comptes) et des informations sur la société", a rappelé Me Leuvrey, précisant que la date de l'audience n'avait pas été fixée.

Hervé de Buyer, un industriel vosgien qui a fait fortune dans les ustensiles de cuisine haut de gamme, est décédé du Covid-19 en mars à l'âge de 87 ans. 

Cet article a été publié par l'AFP le 7 juillet 2020.

 

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