Marché

Le vrai paysage des ventes aux enchères en France

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 11 juin 2004 - 419 mots

Le Conseil des ventes volontaires a publié son rapport annuel.

 PARIS - Le marché français des ventes volontaires a-t-il été « dynamique » en 2003 comme l’affirme, sans pouvoir le démontrer (les périmètres mesurés sont différents), l’autorité de régulation du marché des ventes volontaires dans son rapport annuel ? On voudrait le croire. Pour mémoire, le marché total des ventes aux enchères avait progressé en 2002 de 2 % ! Quoi qu’il en soit, le volume des ventes volontaires s’établit à 1,736 milliard d’euros, ce qui est finalement assez modeste comparé, par exemple, au volume en France des ventes sur Internet (3,6 milliards d’euros).
Contrairement à l’image que l’on peut en avoir, les lots vendus aux enchères ne sont pas que des objets d’art. Loin de là même, puisque la part des ventes d’objets d’art représente moins d’un tiers de l’ensemble (528 millions d’euros). Les ventes publiques sont d’abord constituées de véhicules (671 millions d’euros), de meubles divers (453 millions d’euros), de chevaux, de vins. Dans le domaine des objets d’art, le Conseil confirme la première place de Christie’s devant Tajan. Pourtant, il semblerait que le premier acteur des ventes aux enchères dans la catégorie des biens culturels soit le site Internet eBay, courtier d’enchères en ligne.

Les huissiers et les experts préoccupent le Conseil
Le nombre de SVV a peu changé en 2003, pour s’établir à 355, après 22 demandes (2 ont été refusées) et 1 désagrément (décès de titulaire). L’un des deux refus illustre le poil à gratter du moment du Conseil : la concurrence des huissiers de justice. Selon le rapport, 71 huissiers de justice « paraissent organiser régulièrement » des ventes aux enchères, alors que ces auxiliaires de justice ne peuvent organiser qu’accessoirement des ventes publiques. Aussi le Conseil a-t-il refusé son agrément à une société dirigée principalement par un huissier. L’affaire est maintenant entre les mains des tribunaux. Le Conseil peut aussi suspendre provisoirement son agrément, ce qu’il a fait à trois reprises. Il est également intervenu dans plus de 138 litiges entre les SVV et leurs clients.
Le compteur des experts agréés (75 à ce jour) reste désespérément faible après 7 nouveaux agréments mais 5 demandes de désagrément de la part des experts eux-mêmes.
Pour en savoir plus sur les diverses autres activités d’une institution aux moyens confortables (un budget de 1,65 million d’euros, sept salariés permanents, un capitaine de police…), on peut lire avec intérêt le fort bien fait rapport du Conseil, publié à la Documentation française (1).

(1) 212 pages, 15 euros.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°195 du 11 juin 2004, avec le titre suivant : Le vrai paysage des ventes aux enchères en France

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