Le Musée Fabre triple sa surface

Le Journal des Arts

Le 25 août 2000 - 517 mots

Si le Musée Fabre possède l’une des plus belles collections de province, il n’avait pas fait, comme Lille, Lyon ou Nancy, l’objet d’une ambitieuse campagne de rénovation et d’extension. Ce sera chose faite avec le projet pour un « Grand Musée Fabre », auquel le conseil municipal a donné cet été son accord définitif. La ville assurera la moitié du budget de 280 millions de francs.

MONTPELLIER - Alors que se poursuit l’exposition “Sébastien Bourdon” (dont nous rendrons compte dans notre prochain numéro), le projet de rénovation et d’extension du Musée Fabre, élaboré depuis plusieurs années sous la direction de Michel Hilaire, va entrer dans sa phase concrète à la rentrée avec l’appel à candidatures. Après la remise des avant-projets à la fin de l’année, le choix définitif aura lieu début 2001. Les travaux devraient ensuite commencer en 2002 et durer jusqu’en 2005. À terme, ce chantier triplera les surfaces actuelles, passant de 4 000 m2 à 12 000, grâce au départ de la bibliothèque municipale et à la reconstruction d’une aile détruite dans les années soixante. Le musée récupérerait notamment la vaste salle de lecture qui fait pendant à la galerie des colonnes.

Actuellement le Musée Fabre se compose de trois entités appartenant à des époques différentes : le collège des jésuites du XVIIe siècle – partagé avec la bibliothèque –, l’hôtel de Massillian, un édifice médiéval rénové et doté d’une façade à l’italienne par Fabre au début du XIXe siècle, et la galerie des colonnes inaugurée en 1878.

Par ailleurs, cette opération, en rétablissant les volumes originels, devrait gommer les effets néfastes de la rénovation de 1982, laquelle avait segmenté les grands volumes, et endommagé des décors anciens comme les fresques néo-étrusques de Boffani. L’ampleur et la qualité de la collection, de Jean Cousin à Courbet et Bazille, en passant par Bourdon et Zurbaran, justifie naturellement un tel investissement : 280 millions de francs, dont 50 % à la charge de la ville, 40 % à celle de l’État.

“Cela permettra de doter le musée de toutes les fonctionnalités habituelles (librairie, cafétéria, centre de documentation…) et de réintégrer l’espace d’exposition temporaire aujourd’hui au Pavillon du Musée Fabre, explique Sylvain Amic, conservateur au musée. Nous pourrons surtout redéployer les collections de façon plus harmonieuse, éliminer les ruptures brutales de chronologie dans le parcours.” Si la présentation s’en trouvera plus aérée, de nombreux tableaux pourront ressortir des réserves, notamment une partie du fonds néoclassique, élément caractéristique de la collection, des Cabanel, ou encore de nombreuses œuvres du mouvement Supports/surfaces. “Nous allons également enrichir la collection grâce à des dépôts, plus particulièrement en art moderne, le parent pauvre du musée.” Reste la question de la création contemporaine au sein du futur musée. Les espaces risquant de se révéler insuffisants pour lui accorder une place vraiment significative, la municipalité étudie la possibilité de créer un centre d’art, que l’agglomération pourrait prendre en charge. Pendant la durée des travaux, le musée essaiera de ne pas fermer, et envisage de prêter une partie de sa collection pour des expositions, à l’instar de ce qu’avait fait le Musée des beaux-arts de Lille.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°109 du 25 août 2000, avec le titre suivant : Le Musée Fabre triple sa surface

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