Le « Hors les murs » s’étend

Par Henri-François Debailleux · Le Journal des Arts

Le 15 octobre 2013 - 812 mots

La foire offre un nouveau parcours qui gagne cette année les berges de la Seine n
Du jardin des Tuileries au Grand Palais, petit tour d’horizon.

Le réaménagement des berges de Seine rive gauche depuis le mois de juin et leur fermeture à la circulation constitue une aubaine pour la Fiac. Quel rapport entre l’ex-voie et la foire ? Justement, un « circulez, il y a plein à voir », et l’occasion de pouvoir annoncer de l’inédit. Car chaque année, véritable marronnier de la rentrée, la même question se pose : qu’y a-t-il de neuf à la Fiac ?, à laquelle s’ajoute depuis huit ans : « y a-t-il des nouveautés dans le cadre du “Hors les murs” ? »
Car depuis 2006 et son retour au Grand Palais, qui, fermé de longues années pour rénovation, avait obligé la manifestation à s’exiler porte de Versailles, la Fiac a lancé son programme « Hors les murs ». Si l’idée de départ était de créer un lien et un parcours avec son deuxième site, à l’époque installé dans la Cour carrée du Louvre (et abandonné depuis 2010 pour cause de travaux), la Fiac n’avait de toute façon pas d’autre choix pour rester dans la course et répondre à la surenchère des autres grandes foires, notamment Art Basel et son secteur « Art Unlimited ».

Six installations quai de Seine
Les berges constituent donc un site en plus cette année, ce qui porte à sept le nombre total de lieux de réjouissances si l’on inclut les deux programmes de performances, l’un organisé à l’Auditorium du Musée du Louvre ; l’autre, « In process », visible un peu partout. Le parcours des berges se situe entre le jardin des Tuileries, la passerelle Léopold-Sédar-Senghor, le pont de la Concorde, le pont Alexandre-III et le Grand Palais. Le promeneur y découvre six installations, parmi lesquelles celle de Société Réaliste ou Clément Borderie (artiste représenté par la galerie Jousse Entreprise) composée de plaques légèrement inclinées comme deux grandes pages d’un livre. Ouvertes à l’enregistrement de l’environnement, elles y acueillent le passage du temps, avec ses intempéries, celles de la météo comme du public.
Autre nouveau site : le parvis du Petit Palais, juste en face du Grand Palais, sur lequel est exposé pour la première fois en France un important ensemble de Jean Dubuffet. Présentée par deux galeries, Pace et Waddington-Custot, ainsi que par la Fondation Dubuffet, Welcome Parade est composée d’un groupe de cinq sculptures monumentales figurant cinq personnages dont l’un atteint 4 mètres de hauteur.
Après une première participation en 2012 avec des œuvres de Jaume Plensa, la place Vendôme est à nouveau de la partie cette année avec une intervention de Tadashi Kawamata. L’artiste de la galerie Kamel Mennour a réalisé, in situ, Tree Huts at Place Vendôme, soit cinq cabanes qu’il est allé percher sur les toits et façades donnant sur la place ; l’une d’elles est même placée au sommet de la colonne !

Mais du nouveau il y en a aussi, dans tous les autres sites, avec de nouvelles propositions. Ainsi dix-sept œuvres d’extérieur inédites sont exposées dans le jardin des Tuileries, signées Giovanni Anselmo, Didier Faustino, Ernesto Neto… Certaines ne passent pas inaperçues comme celle de Jean Dupuy : 17 tonnes d’acier Corten pour deux sculptures. L’une révèle en creux le mot « where » ; l’autre, le mot « here ». Leur typographie constituée de flèches indiquant des directions contraires créent un casse-tête sémantique d’orientation en opposant le sens et la forme.

Un Jardin des plantes habité
La plupart des pièces ont été spécialement créées pour l’occasion. Il en est ainsi pour cette superbe œuvre de James Lee Byars (1932-1997), Untitled, un bronze de 3 mètres de diamètre, jamais vu à Paris, que l’artiste avait au départ conçu en plâtre recouvert de feuilles d’or pour le palais de Charles Quint à l’Alhambra, en Espagne. En fait, une fois achevée en 1992, l’artiste l’installera au palais de Cordoue à Grenade. Une explosion visuelle en somme.
D’un jardin l’autre : ce ne sont pas moins de vingt-deux œuvres qui sont présentées au Jardin des plantes et dans les espaces du Muséum national d’histoire naturelle (ménagerie, Grandes Serres, galerie de paléontologie et Grande Galerie de l’Évolution). On y croise quelques beaux mammouths comme Barry Flanagan (et son lièvre) ou Erik Dietman, mais aussi des vivants, Gilles Barbier, Mark Dion, Philippe Droguet, Claire Morgan…
Outre son programme de performances « Ouvertures/Openings », mis en place avec l’Auditorium du Louvre, la Fiac lance cette année, en collaboration avec le commissaire Mehdi Brit, un premier cycle de performances, « In Process », dédié à la jeune scène contemporaine. Sans oublier les nombreuses conférences et projections de films d’artistes organisées notamment dans le cadre du « Cinéphémère », un cinéma de 14 places installé dans le jardin des Tuileries…

Hors les murs,

consulter le programme complet sur le site www.fiac.com

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°399 du 18 octobre 2013, avec le titre suivant : Le « Hors les murs » s’étend

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