États-Unis - Restitutions

Le fondateur de Netscape rend des antiquités volées d’une valeur de 30 millions d'euros

Par Julie Goy, correspondante en Espagne · lejournaldesarts.fr

Le 18 janvier 2022 - 336 mots

ÉTATS-UNIS

La collection d’antiquités constituée par James H. Clark comportait 35 objets pillés en Asie.

La déesse Prajnaparamita, grès, XIIe siècle, statue cambodgienne vendue au musée de Denver par le collectionneur Douglas Latchford. © Denver Museum of Art
La déesse Prajnaparamita, grès, XIIe siècle, statue cambodgienne vendue au musée de Denver par le collectionneur Douglas Latchford.
© Denver Museum of Art

James Henry Clark, pionnier d’Internet et fondateur du navigateur Netscape, avait dépensé plus de 30 millions d’euros dans l’achat de 35 antiquités provenant du Cambodge et d’Asie du Sud-Est. Ces reliques ont été saisies par le gouvernement fédéral, le collectionneur ayant été dupé par son marchand d’art, qui n’était autre que Dougles A.J. Latchford. Décédé en 2020, il était accusé de trafic d’antiquités.

Une déesse de la maternité en bronze avec quatre bras et des lobes allongés, une proue de bateau avec la représentation d’un oiseau de proie mi-humain chevauchant un serpent mythique, telles sont les antiquités composant la collection. James H. Clark a acquis ces précieux objets après plusieurs voyages au Cambodge, où il avait découvert l’art Khmer. Longtemps exposés dans son appartement de Miami Beach, ils étaient cependant stockés depuis plusieurs années dans des réserves privées dans le sud de la Floride.

Latchford aurait persuadé Clark d’acquérir ces antiquités entre 2003 et 2008, en lui fournissant de « fausses déclarations et de faux documents de provenance avec l’intention de cacher le fait que les antiquités étaient le fruit d’un pillage, importées illégalement », rapporte le New York Times

Plusieurs de ces antiquités étaient inventoriées dans les trois livres publiés par Latchford sur des trésors du Cambodge.

Le procureur fédéral devant le tribunal de district des États-Unis à Manhattan avait alors entamé une procédure contre James Clark pointant ces objets et leur provenance. Lorsque les enquêteurs ont exposé les preuves existantes à l’encontre de Latchford, le collectionneur a accepté de restituer les antiquités. Il a reconnu s’être méfié du marchand d’art dès 2008, lorsqu’il avait demandé à ce dernier une preuve d’authentification de la part du gouvernement cambodgien concernant l’une des sculptures, ce que Latchford ne lui avait jamais fourni. 

Clark affirme, malgré des millions d’euros de perdus, être très heureux que ces reliques « soient désormais exposées dans un musée, où les gens peuvent vraiment les apprécier ». Contre mauvaise fortune bon cœur …

Tous les articles dans Actualités

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque