Festival

HISTOIRE DE L’ART

Le Festival de l’histoire de l’art fait coup double

Grâce à une offre qui s’affine, il a séduit tant les professionnels que le grand public

Par Margot Boutges · Le Journal des Arts

Le 7 juin 2017 - 566 mots

Fontainebleau. C’est devenu une habitude. Les réseaux ferroviaires allant de Paris à Fontainebleau ont été perturbés au cours du Festival de l’histoire de l’art (FHA) – dont la 7e édition s’est tenue du 2 au 4 juin au château et en périphérie –, ce qui n’a pas facilité la venue des Parisiens.

Ceux-ci, cible principale d’un festival majoritairement fréquenté par des professionnels de l’histoire de l’art, avaient déjà eu du mal à faire le déplacement en 2015 et surtout en 2016, année frappée par les crues. « Nous n’avons eu connaissance des travaux sur la ligne R le week-end que deux semaines avant le festival », explique Annick Lemoine, directrice scientifique du FHA. Cependant le festival a pour la première fois su mettre à disposition du public des navettes en gare de Melun vers Fontainebleau et communiquer de manière efficace sur l’offre de transport. Ces contraintes n’ont guère provoqué de désistement de la part des intervenants. En dépit d’une pluie battante (autre habituée du festival) le samedi, le FHA a enregistré une fréquentation record : 45 000 visites (et non « visiteurs », chaque passage dans chaque espace du château étant comptabilisé). Ce succès traduit une meilleure prise en compte du grand public, qui a pu profiter de l’accès libre à tous les espaces du château et d’une très grande offre de médiation comme d’une programmation faisant écho aux problématiques contemporaines, telle l’écologie.

Décriée par certains, la présence de Jeff Koons, artiste star du pays invité (les États-Unis), a créé l’événement et attiré un auditoire varié : sa conférence d’inauguration a su aussi éveiller l’intérêt des historiens de l’art, lorsqu’il a révélé, image après image, les pièces phares de son impressionnante collection qui fait la part belle à Courbet, Manet et Picasso avec des tableaux d’excellente facture.
Le « petit milieu » de l’histoire de l’art aura cette année bénéficié du développement de l’action des Amis du FHA, association créée en 2015 par des marchands et collectionneurs, pour soutenir financièrement le festival et organiser des tables rondes sur l’actualité du milieu. Sous la tente des Amis, les débats ont été animés, comme lors de cette table ronde consacrée aux faux dans l’art où se sont affrontés restaurateurs et conservateurs, les premiers reprochant aux seconds de ne pas s’intéresser suffisamment au support matériel d’une œuvre. Discussions aussi autour de la présentation du projet du futur musée Poussin aux Andelys (lire la brève ci-contre) qui a déjà ses adeptes et ses détracteurs.

Résumé de thèse en 3 min
C’est également sous la tente des Amis qu’ont concouru une vingtaine de doctorants pour remporter le prix de la présentation de leur recherche en trois minutes (1 000 € pour le lauréat, 500 € pour le dauphin). « Une bonne manière de donner la parole aux doctorants qui n’ont pas encore l’habitude de s’exprimer en public », explique Annick Lemoine, qui précise que l’opération sera reconduite l’an prochain.

Les propositions d’interventions ayant été très nombreuses cette année, les doctorants n’ont souvent pas été retenus, au bénéfice de personnalités plus installées. À noter que les conférences qui tissent des liens entre histoire de l’art et cinéma (et qui se tiennent au cinéma voisin du château) ont souvent été désertées par le public. Pour Thierry Dufrêne, responsable scientifique d’Art et Caméra, cela peut s’expliquer par une « difficulté qu’ont encore historiens de l’art et du cinéma à interconnecter leurs deux disciplines ».

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°481 du 9 juin 2017, avec le titre suivant : Le Festival de l’histoire de l’art fait coup double

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