Police

La détention des trois membres du collectif Pussy Riot est prolongée

Par Doriane Lacroix Tsarantanis · lejournaldesarts.fr

Le 24 juillet 2012 - 470 mots

MOSCOU (RUSSIE) [24.07.12] – Les trois jeunes femmes du groupe punk-rock russe Pussy Riot sont accusées de « vandalisme en bande organisée » et encourent jusqu'à sept ans de prison. Un tribunal de Moscou a récemment ordonné leur maintien en détention jusqu'en janvier 2013.

Le 20 juillet dernier, le tribunal Khamovnitcheski a ordonné le prolongement de la détention de Nadejda Tolokonnikova, Ekaterina Samoutsevitch et Maria Alekhina, pour six mois supplémentaires. La porte-parole du tribunal, Daria Liakh, a ainsi précisé que les trois membres du groupe Pussy Riot resteraient en prison jusqu'au 12 janvier 2013. D’après Le Nouvel Observateur, le tribunal a également prononcé le rejet de la requête des avocats de la défense, demandant à faire citer comme témoins le président russe Vladimir Poutine ainsi que le patriarche de Moscou et de toutes les Russies, Kirill.

À l'issue de l’audience préliminaire à huis clos du 23 juillet 2012, Daria Liakh a annoncé que « la prochaine audience aura lieu le 30 juillet », ajoutant que la suite du procès serait ouverte au public et retransmise en direct sur le site du tribunal. Les trois jeunes femmes avaient été emprisonnées en mars 2012, à la suite d’une performance de prière punk anti-Poutine, improvisée le 21 février dans la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou. Elles sont à présent accusées d'avoir « insulté [et] infligé des blessures morales profondes à des chrétiens orthodoxes », et encourent ainsi sept ans de prison pour « hooliganisme ». Leurs avocats ont dénoncé la partialité de la justice : « Nous ne pouvons pas obtenir un procès objectif et impartial. On ne nous permet pas de présenter les preuves de l'innocence de nos clientes ». L’un d’entre eux, Mark Feïguin, estime « suspecte » la décision de retransmettre ce procès en direct, étant donné qu'auparavant seuls les procès des « terroristes » avaient été retransmis de cette manière.

Jusqu’au 20 juillet dernier, les œuvres du collectif ont fait l'objet d'une exposition au Palais de Tokyo, intitulée Alerte. La curatrice Rebecca Lamarche-Vadel avait déclaré à l’AFP que l'exposition avait été montée en trois semaines avec le commissaire russe indépendant Andreï Erofeev. Le parcours proposait la vidéo de « Marie mère de Dieu - chasse Poutine ! », la performance incriminée, ainsi qu’un reportage photo et des œuvres d'artistes russes ayant souhaité réagir à la détention des trois membres du groupe.

L'affaire continue à diviser l'opinion publique en Russie. En juin dernier, les avocats des trois jeunes femmes avaient fait appel aux artistes et acteurs du monde culturel occidental, les invitant à témoigner de leur soutien. De nombreuses personnalités russes, estimant les poursuites disproportionnées, ont pris la défense des trois prévenues en signant une lettre appelant à les libérer. Le groupe de rock américain Red Hot Chili Peppers a récemment manifesté sa solidarité.

Vidéo Pussy Riot :

 

 

Légende photo

source pussy-riot.livejournal.com

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