Julian Schnabel par lui-même

Le Journal des Arts

Le 5 décembre 2003 - 270 mots

Julian Schnabel a conçu un livre à son image : grand, ambitieux et foisonnant de gestes grandiloquents. L’ouvrage Julian Schnabel qui vient de paraître aborde aussi bien ses peintures réalisées avec des assiettes cassées que ses photographies de films ou encore ses portraits, petits et grands, peints après les attentats du 11 Septembre. Ce fort volume fait figure de monument et ravira les collectionneurs de l’artiste. Sa sortie coïncide avec la récente exposition de ses « Indian paintings » à la galerie Pace Wildenstein à New York, et la grande rétrospective que lui consacre la Schirn Kunsthalle de Francfort à partir du 29 janvier 2004.
La monographie comporte à peine deux pages de textes, écrites par l’artiste dans son style oral habituel : « La peinture est la seule chose qui me convienne. Elle m’a attiré beaucoup de problèmes, et lorsque j’ai des problèmes, je peins pour m’en sortir, nous a confié Julian Schnabel. La plupart des autres choses me pèsent, et la peinture est une machine contre la gravité. » Après son incursion dans la réalisation cinématographique – Basquiat (1996) et Avant la nuit (2000) –, Schnabel semble revenir en arrière avec ce nouveau livre, dans ce monde de l’art où les silences sont complices, la tendance primordiale, le marché capricieux et l’invisible plus important que le visible. Si cet énorme ouvrage d’images sélectionnées par l’artiste ne parvient pas à redorer son blason, largement éreinté ces derniers temps, il sera peut-être temps pour lui de réaliser un autre film...

Julian Schnabel, Julian Schnabel, éd. Harry N. Abrams, New York, 2003, 368 p., 379 ill. coul., environ 63 euros, ISBN 0810946335.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°182 du 5 décembre 2003, avec le titre suivant : Julian Schnabel par lui-même

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