Jean-Pierre Verney - Collectionneur

Pendant cinquante ans, ce fut le rêve de Jean-Pierre Verney, pour lequel il constitua une collection exceptionnelle, noyau du Musée de la Grande Guerre, à Meaux, qui fête son dixième anniversaire avec plus de 70 000 pièces dans ses murs. « J’ai voulu non pas un musée militaire, mais un musée de société », confie ce fils d’un père français et d’une mère polonaise, et petit-fils d’une grand-mère allemande et d’un grand-père russe. Avec son grand-père paternel, il parcourait, enfant, le chemin des Dames. Ce dernier y retrouvait d’autres anciens combattants, avec qui il versait des larmes. À 14 ans, Jean-Pierre Verney décide qu’il sera photographe de guerre. En 1964, Radio Luxembourg demande au jeune homme d’interroger des anciens combattants. « À l’issue d’un entretien avec Maurice Genevoix, celui-ci m’a demandé de continuer de parler de leur génération perdue », raconte Jean-Pierre Verney, touché au cœur. Dès lors, ce photographe qui passera son baccalauréat à 40 ans pour entrer à l’École des hautes études, avant de travailler pour des ministères et monter des expositions, parcourt les puces, les brocantes, les ventes aux enchères pour raconter la Grande Guerre à travers les objets qui en portent le souvenir. Aujourd’hui, ces armes, uniformes, objets du quotidien, lettres ou tranchées reconstituées donnent à comprendre et à sentir ce que fut cette guerre, et à partager les chants et les larmes d’un petit garçon et de son grand-père sur un champ de bataille.