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Hôtel de la Marine

L’Élysée veut dédier le rez- de-chaussée à la gastronomie

Par Francine Guillou · Le Journal des Arts

Le 24 mars 2015 - 372 mots

PARIS - Dans un communiqué assez court publié le 20 mars, l’Élysée a précisé son projet pour l’hôtel de la Marine : « un lieu phare de valorisation de nos patrimoines ».

Plus concrètement, le premier étage de ce vaste édifice de plus de 20 000 m2 (une grande partie non historique sera transformée en bureaux) sera dévolu à un espace muséal de 4 000 m2, déployé dans les salons et les appartements historiques dans une enfilade de pièce meublées dès le XVIIe siècle. Il reviendra au Centre des monuments nationaux, choisi en 2014 après la défection du Louvre, de faire vivre le parcours.

Attirer les touristes
La surprise est venue de la suite du communiqué : « Le rez-de-chaussée du bâtiment sera conçu pour faire découvrir aux touristes étrangers et à nos compatriotes le patrimoine gastronomique français, classé au patrimoine cultu-rel immatériel de l’humanité par l’Unesco ». L’Association des amis de l’hôtel de la Marine, qui s’est battue depuis 2009 contre la privatisation du lieu, s’alarme. « La formule choisie par l’Élysée, n’est en réalité qu’une vieille recette concoctée par un certain architecte et un restaurateur monégasque (Jean-Michel Wilmotte et Alain Ducasse selon Henri Josseran, secrétaire de l’association cité par l’AFP), que ce duo avait déjà tenté de servir, il y a trois ans, et rejetée alors, tant l’idée d’un “palais de Dame Tartine” dans des lieux qui ont vu naître la République et où a été signée l’abolition de l’esclavage apparaît déplacée », s’insurge l’association dans un communiqué. « La dimension du projet gastronomique ne remet pas en cause l’équilibre du projet muséal : l’espace restera non divisé et sous autorité exclusive du CMN. Il faut rassurer l’Association, qui a réagi de manière un peu vive à l’annonce du chef de l’État », répond Philippe Bélaval, président du CMN, contacté par Le Journal des Arts.

Porté par l’Élysée, le projet actuel, confié au CMN, sera coordonné par Martin Ajdari, éphémère directeur du cabinet d’Aurélie Filippetti puis de Fleur Pellerin au ministère de la Culture, de mai à novembre dernier. « Le Gouvernement a pensé que Monsieur Ajdari serait utile pour établir des partenariats extérieurs et dialoguer avec la Caisse des dépôts dans la construction du projet », précise Philippe Bélaval.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°432 du 27 mars 2015, avec le titre suivant : Hôtel de la Marine

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