Harry Gruyaert - Photographe

À 77 ans, il a eu cet été, coup sur coup, deux expositions à Bordeaux (base arts sous-marine et Galerie Arrêt sur l’image) et une rétrospective à Toulon (Hôtel des arts). Cette dernière est la troisième du genre en quatre ans. Cet automne, il publiera Last Call aux éditions Textuel, ouvrage regroupant ses photographies d’ambiance prises dans des aéroports au fil de ses voyages depuis plus de quarante ans. Comme d’habitude à Paris Photo, le stand de la galerie Fifty One d’Anvers lui fera une large place. Son approche de la couleur lui vaut désormais d’être plébiscité comme l’un de ses photographes majeurs. La rétrospective à la Mep en 2015 et les expositions concomitantes dans les stations du métro parisiens ont été, pour lui, les éléments déclencheurs de ce retournement de situation. Il se souvient encore, quand il est rentré à Magnum, du sacrilège aux yeux de certains de voir intégrer l’agence un photographe qui n’était pas journaliste et surtout qui travaillait en couleur. Depuis, Magnum Photos est devenue une vraie famille pour celui qui avait pris soin pendant longtemps d’inscrire le voyage en ligne de vie. Son travail au long cours sur le Maroc ou l’Inde évoque quelques-unes de ses terres de prédilection. Les travaux en noir et blanc des débuts sur son pays d’origine, la Belgique, longtemps relégués, refont quant à eux surface. À raison, car le regard est déjà là, ce regard plus « proche des arts plastiques et du cinéma que du journalisme », rappelle-t-il à Toulon.