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New York

Glenn Lowry prend la direction du MoMA

Ce spécialiste de l’Islam médiéval remplace Richard Oldenberg

Par David d'Arcy · Le Journal des Arts

Le 1 décembre 1994 - 471 mots

NEW YORK / ETATS-UNIS

Glenn Lowry, directeur de l’Art Gallery of Ontario à Toronto, a été nommé directeur du Musée d’art moderne de New York, un poste resté vacant pendant plus d’un an et demi.

NEW YORK - Glenn Lowry prendra ses fonctions en janvier 1995. Âgé de quarante ans, cet islamiste américain est diplômé de Harvard en art moghol. Bien que cette spécialisation paraisse aux antipodes de la mission du MoMA – rassembler et présenter l’art du XXe siècle –, les conservateurs ont publiquement montré leur satisfaction : le MoMA a souvent été décrit comme la réunion de cinq musées sous le même toit, et la nomination d’un directeur dépourvu de toute spécialité en art moderne devrait préserver l’équilibre des pouvoirs entre chaque conservateur.

En annonçant la nomination de Glenn Lowry, Agnes Gund, présidente du MoMA, a déclaré que l’une des raisons qui lui avaient valu ce poste était "son réel désir de l’obtenir". "Aucun des conservateurs confirmés du MoMA ne voulait le poste", a-t-elle ajouté. Par ailleurs, de nombreuses personnalités sollicitées – comme John Walsh, du Musée Getty, James Wood, de l’Art Institute de Chicago, et Peter Marzio, du Museum of Art de Houston – avaient refusé cette fonction. Anne d’Harnoncourt, du Museum of Art de Philadelphie, et Nicholas Serota, de la Tate Gallery, auraient décliné par deux fois la même offre.

Rien d’étonnant à ces refus, étant donné l’ampleur de la tâche qui attend Glenn Lowry. Le nouveau directeur va devoir trouver plus de 100 millions de dollars – quelque 550 millions de francs – pour renforcer les fonds propres de l’institution. Il devra aussi mener campagne pour acheter ou faire construire un nouveau bâtiment dans Manhattan, qui soit assez vaste pour y présenter les œuvres de très grand format entrées en nombre dans les collections.

Alors que le conseil d’administration n’a pas encore déterminé l’emplacement de cet édifice, les fonctionnaires du musée, où les cimaises sont presque saturées, estiment qu’il est urgent de gagner de l’espace pour la présentation des œuvres. "Nombreux sont les donateurs potentiels d’œuvres importantes qui ne passeront à l’acte que s’ils sont sûrs de les voir exposées", déclarait l’ancien directeur, Richard Oldenberg.

Glenn Lowry devra également restaurer le moral des troupes. Les employés du MoMA, y compris plusieurs conservateurs, se plaignent de salaires étonnamment bas au regard de leurs compétences. Les récentes négociations salariales, accompagnées de manifestations dans les rues, ont été rudes.

Le nouveau directeur sera certainement appelé à rechercher des fonds pour permettre au Musée d’art moderne de continuer à héberger les rétrospectives qui ont fait sa réputation et qui constituent l’une de ses principales sources de revenus, puisque l’institution ne reçoit pratiquement aucune subvention publique. On attend avec impatience une grande exposition Picasso, prévue pour le prochain automne, sous la responsabilité de William Rubin, ancien conservateur du département de Peinture et sculpture du musée.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°9 du 1 décembre 1994, avec le titre suivant : Glenn Lowry prend la direction du MoMA

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