Giovanna Melandri, Chris Smith, Catherine Trautmann : la gauche, la culture et l’Europe

Le Journal des Arts

Le 18 décembre 1998 - 3108 mots

Trois pays d’Europe ont un ministre de la Culture de gauche : l’Italie, avec Giovanna Melandri, la Grande-Bretagne avec Chris Smith, la France avec Catherine Trautmann. En collaboration avec nos partenaires éditoriaux, Il Giornale dell’Arte et The Art Newspaper, nous avons interrogé ce « trio » sur les engagements politiques de leur action et leur conception de l’Europe. Giovanna Melandri est claire et nette. Il n’existe pas, selon elle, de critères pour une bonne politique culturelle de gauche, mais seulement des critères pour une bonne politique culturelle tout court. Catherine Trautmann n’inscrit pas non plus ses objectifs dans un schéma gauche-droite. Chris Smith relève que la droite « n’est pas à l’aise pour financer l’activité culturelle ». Elle « s’y astreint » seulement. L’Italienne défend « un État léger », alors que le Britannique et la Française parlent d’un rôle « fondamental ». Au niveau européen, Chris Smith n’est pas favorable à un relèvement des contributions et, comme ses homologues, il plaide pour une coopération des politiques nationales de financement. Enfin, concernant le marché de l’art, le ministre britannique se déclare « très inquiet au sujet de la hausse possible de la TVA sur les importations d’œuvres d’art au Royaume-Uni », la dérogation britannique – une TVA à 2,5 % au lieu de 5,5 % ou 20,6 % – arrivant à son terme l’an prochain. Catherine Trautmann souhaite « une remise à plat de la législation fiscale appliquée au marché de l’art », mais reste très évasive, alors que cette question aura de lourdes conséquences dans la compétition Europe/États-Unis.

Quels sont pour vous les critères d’une bonne politique de “gauche” pour la Culture ?
Giovanna Melandri. Je dirais qu’il n’existe pas de critères pour une bonne politique culturelle “de gauche”, mais seulement des critères pour une “bonne politique culturelle”. Son rôle est de favoriser les conditions d’accès à la culture, de conserver et d’exploiter le patrimoine et de promouvoir les activités culturelles. Ce sont là les principaux objectifs dont les dirigeants doivent se préoccuper, selon des critères qui séparent les orientations politiques de l’action de gestion. Il est évident que tout ministre doit avoir des objectifs et des stratégies plus générales. Mais, par exemple, je ne crois pas qu’en Italie, on puisse prétendre qu’une bonne politique de conservation et de valorisation des biens culturels puisse uniquement être faite par un parti politique. Ni que maintenir ouverts des musées et des espaces d’art soit une mesure soutenue plus favorablement par l’une des deux formations. Je pense que des critères généraux, comme l’efficience et l’efficacité de l’action administrative, le bon gouvernement de la chose publique, la transparence de la gestion sont et doivent être communs à tous. Il peut éventuellement y avoir une différence sur l’importance et la destination des investissements à l’intérieur d’un programme global de gouvernement, dans des secteurs comme la formation, la culture, la santé, et plus généralement les services. Le gouvernement dont je fais partie a accordé une grande importance à ces secteurs, à une politique pour l’emploi, en particulier pour les jeunes et pour le Sud. De ce point de vue, je crois que ce ministère doit lui aussi décliner sa politique en étant particulièrement vigilant aux mille occasions qu’offre la Culture de créer de nouveaux emplois, notamment pour les jeunes et le sud du pays.

Chris Smith. J’ai mis en place quatre mots d’ordre pour la politique culturelle du Royaume-Uni. Premièrement, viser l’excellence, la qualité et l’innovation. Le gouvernement a pour mission de faire en sorte qu’un projet artistique d’excellence obtienne les subventions sans lesquelles il ne pourrait être réalisable. Deuxièmement, permettre l’accès aux réalisations artistiques de qualité à la majorité et pas uniquement à quelques privilégiés. Troisièmement, reconnaître l’importance de l’art et de la culture dans la vie pédagogique de la nation. Enfin, prendre en compte l’influence croissante des activités culturelles et artistiques sur l’économie de la nation, et créer des emplois dans ce secteur dès les premières années du siècle prochain. Les gouvernements de droite ne sont pas à l’aise lorsqu’il s’agit de financer l’activité culturelle. Et ils s’y astreignent simplement parce que supprimer ce genre de subventions leur causerait de sérieux ennuis. Les gouvernements de gauche peuvent, et doivent, se montrer plus confiants et augmenter leurs subventions. C’est pourquoi j’ai été si heureux, au cours de ces derniers mois, de pouvoir annoncer une révision à la hausse – jamais égalée dans notre pays – des subventions allouées aux arts vivants et à l’exploitation des musées et des galeries britanniques dans les trois prochaines années. Je voudrais insister sur un autre point, qui concerne l’accès à la majorité et pas uniquement aux privilégiés, une question cruciale dans notre programme. Il s’agit du rôle que peut jouer la vie artistique et culturelle dans la lutte contre l’exclusion. Nous en arrivons toujours à la même conclusion, à savoir que la régénération sociale et la revalorisation des zones défavorisées peuvent être stimulées par l’activité culturelle présente à la base. D’une part, il faut s’assurer que les institutions nationales et internationales qui font rayonner notre pays sont en mesure de survivre, mais aussi de se développer. D’autre part, un gouvernement doit aussi faire en sorte que les aides qu’il alloue parviennent à la communauté afin qu’une activité artistique puisse germer et permettre à cette communauté d’obtenir une reconnaissance esthétique et sociale.

Catherine Trautmann. J’ai souvent eu l’occasion, depuis un an et demi, de préciser les caractéristiques de la politique que je conduis. La défense intransigeante de la liberté de création, de diffusion et d’expression en constitue le fondement. Le soutien à toutes les formes de création et de diffusion en est le prolongement naturel. Il va de pair avec un nécessaire éclectisme, à l’inverse des tentations, toujours présentes, d’ériger en modèle un art et des artistes officiels. La volonté de rendre accessible, à tous ceux qui le désirent, les œuvres du patrimoine comme les plus contemporaines en est l’aboutissement logique. Cette volonté de démocratisation de l’accès à la culture inquiète certains tenants de l’art pour l’art. Peu importe. Il s’agit de permettre aux artistes et à leurs œuvres de rencontrer le plus large public possible, tout en évitant que, pour des raisons sociales, géographiques ou financières, une majorité de la population se trouve, de fait, dans l’impossibilité d’y accéder. Aujourd’hui, cette  politique s’inscrit dans une perspective européenne. C’est le front des pays européens qui a permis de bloquer le désastreux processus qui se mettait en place dans le cadre des négociations de l’AMI (accord multilatéral sur l’investissement). Il faut maintenant franchir une étape supplémentaire et déterminer, en commun, les politiques de soutien qui permettront à l’ensemble de nos cultures de se développer. Les résultats de la récente réunion des ministres européens de la Culture, à Bruxelles, montrent que nous allons dans le bons sens et que la France n’est plus isolée sur ce sujet essentiel.

Pour vous qui défendez une politique de gauche, quel rôle doit jouer l’État dans le secteur culturel ?
Giovanna Melandri. Il est chargé de développer une bonne politique culturelle, où un État “léger” joue le rôle de centre de coordination et de soutien aux actions destinées à promouvoir et multiplier les occasions permettant aux citoyens d’avoir accès aux biens et aux activités culturelles, de la manière la plus directe possible. L’État doit conserver un rôle prééminent dans le contrôle des actions de tutelle, l’administration centrale devant avant tout proposer des services et son soutien.
En ce qui concerne la conservation et l’exploitation des biens culturels, il est surtout nécessaire d’intervenir directement sur le patrimoine dont le ministère a la garde, avec des interventions de tutelle garantissant une homogénéité des critères de conservation et de restauration. Mais pas uniquement. Je crois qu’il est nécessaire de continuer à poursuivre une politique de modernisation des musées et les bibliothèques. À cette politique, il faut ajouter un soutien solide à l’action des organismes locaux, que ce soit en finançant directement des interventions, ou en créant des accords qui aident, au contraire, à décentraliser la gestion et la promotion du patrimoine se trouvant sur le territoire. L’État doit aussi favoriser une plus grande participation du secteur privé dans la gestion et l’exploitation des biens et des activités culturelles. Maintenant, en Italie, avec l’institution du nouveau ministère des Biens et des Activités culturelles, il existe un instrument juridique novateur qui permet au ministère d’entrer directement dans des sociétés mixtes, des organismes et des fondations, à travers la concession d’utilisation des biens culturels. C’est une formule qui permettra d’attirer des investissements privés dans la gestion proprement dite, et donc d’améliorer et d’élargir l’offre culturelle, avec une forte garantie de tutelle, qui reste et doit rester de la compétence de l’État. Soutenir la naissance d’une véritable notion d’entrepreneurs culturels est un autre objectif à long terme. C’est la base d’une action coordonnée et forte avec le monde des entreprises et des associations qui les représentent. Dans ce sens, le Comité pour l’entreprise culturelle, constitué ces jours derniers par plusieurs représentants des administrations publiques et des entreprises, est chargé d’étudier des propositions pour favoriser l’assouplissement bureaucratique, ainsi que des mesures d’encouragement pour ceux qui veulent investir dans ce secteur.
Dans un gouvernement qui, comme je l’ai déjà dit, a décidé d’orienter son action vers la création d’emplois, notamment dans les zones défavorisées et en crise industrielle qui, en Italie, sont concentrées pour la plupart dans le Sud, je crois que la revitalisation des activités liées à la culture peut être le champ d’un grand développement. On a calculé que 10 milliards de lires d’investissement dans le secteur du spectacle peuvent produire environ 400 postes de travail par an. Dans la loi de finance pour l’année en cours, 1 000 engagements à temps partiel de jeunes qualifiés sont prévus pour la prolongation des horaires d’ouverture de 44 musées italiens, avec un projet de coût zéro pour l’État. Ce sont quelques-unes des lignes de la politique culturelle que j’ai l’intention de mener.

Chris Smith. Je pense que l’État doit jouer un rôle fondamental pour permettre à la vie culturelle de la nation de se développer, qu’il doit s’assurer que cette culture est accessible à la plus grande majorité possible et non à une poignée de privilégiés. Après tout, l’art s’adresse à tous, et tous les partis du centre gauche du gouvernement devraient avoir pour ambition de s’assurer que c’est bien le cas dans la réalité. Aucun gouvernement ne peut créer de l’art, mais tout gouvernement doit essayer de rassembler les conditions nécessaires à l’épanouissement des artistes.

Catherine Trautmann. Le rôle de l’État dans la vie culturelle a toujours été essentiel et reste plus que jamais fondamental. Je ne suis donc pas de ceux qui pensent que l’État doit se retirer du jeu culturel. Il n’est pas question pour autant d’en rester à une conception monarchique, où le pouvoir s’entourait des plus grands artistes pour les faire travailler à sa gloire.  Nous en avons certes conservé des œuvres inoubliables et inégalées, mais si certains en gardent la nostalgie, ce type d’intervention ne doit plus être de mise. S’il n’est pas là pour distinguer et récompenser, l’État doit créer les conditions nécessaires au développement de la création et à sa diffusion. Il doit donc réguler, protéger, soutenir, pour ne pas laisser uniquement les lois du marché imposer leurs choix et restreindre inévitablement le champ des possibles. Seul l’État peut impulser une politique de démocratisation culturelle.
Les politiques de soutien qui fonctionnent en France, depuis plusieurs années, ont fait la preuve de leur efficacité. Les réseaux de diffusion, qu’ils concernent le spectacle ou les arts plastiques, ont modifié positivement le paysage culturel. Les commandes publiques et les grands équipements ont apporté un supplément de dynamisme à l’ensemble des professions artistiques. Il faut continuer dans cette voie, en évitant les risques du conformisme et en prenant en compte les possibilités nouvelles qu’offrent les technologies de l’audiovisuel et du numérique.

Union européenne : la Culture fait sans doute vivre beaucoup plus de personnes que l’agro-alimentaire en Europe. Pourtant les dépenses communautaires pour la Culture sont dérisoires par rapport à celles consacrées à la politique agricole commune. Comptez-vous corriger ce déséquilibre ?
Giovanna Melandri. Il est vrai, de toute façon, que les financements dans le secteur de la Culture sont encore modestes, mais, pour porter un jugement global, nous ne pouvons pas nous limiter aux affectations prévues dans le cadre des trois programmes (Ariane, Kaléidoscope et Raphaël) ou du programme-cadre Culture 2000, récemment approuvé par le Conseil pour la période 2000-2004. Il faut en effet prendre en considération les financements qui arrivent au secteur de la Culture à travers les financements structurels destinés en particulier à la conservation et à l’exploitation du patrimoine. En ce qui me concerne, je continuerai de me battre pour que la dimension culturelle sur le plan européen bénéficie d’une considération croissante.

Chris Smith. Je pense que l’on peut subventionner les arts de manière efficace et fructueuse, sans pour autant allouer des subventions de l’ordre de celles accordées actuellement au secteur de l’agriculture, tant au niveau national qu’européen. De par son essence même, l’art est un secteur de la vie de la nation où des sommes d’argent relativement modestes peuvent entraîner des bénéfices démesurés si on les utilise à bon escient. Au niveau européen, je suis heureux de constater qu’un accord pourrait être signé par les États membres de la CEE afin de conjuguer de manière cohérente les différentes politiques nationales en vigueur aujourd’hui pour le financement des projets culturels. En revanche, au niveau du Royaume-Uni, je pense qu’avec la révision à la hausse des subventions prévue pour les trois prochaines années, combinée aux financements que continue d’accorder le National Lottery Fund for the Arts et aux subventions de l’État destinées aux télévisions et aux radios publiques, nous parvenons peu à peu à équilibrer la répartition des fonds de soutien.

Catherine Trautmann. Il ne s’agit pas pour moi de corriger un déséquilibre, mais de faire entrer définitivement la Culture dans les priorités de la politique européenne. Avec la politique agricole commune, il s’agissait d’assurer une autosuffisance alimentaire qui était loin d’être acquise. Ce résultat a été atteint et au-delà, puisque l’agriculture européenne et les industries qui lui sont liées sont devenues très largement exportatrices. Dans le cas de la Culture, le contexte historique et juridique est très différent.  Conformément à l’article 128 du traité de l’Union européenne, celle-ci n’a pas vocation à se substituer aux États-membres dans leurs responsabilités culturelles. En vertu du principe de subsidiarité, elle s’efforce d’appuyer et de compléter leur action, notamment pour inciter les opérateurs culturels des différents États-membres à coopérer entre eux. Cette compétence culturelle de l’Union européenne est relativement récente, elle date du traité de Maastricht. Les moyens dégagés au profit des programmes spécifiquement culturels mis en place depuis quelques années sont encore très modestes, mais ils sont en progression constante. Le 17 novembre, le conseil des ministres européens de la Culture s’est pratiquement mis d’accord sur un budget de 167 millions d’écus pour le prochain programme-cadre culturel. Il entrera en vigueur le 1er janvier 2000 pour cinq ans. Cela représente tout de même plus d’un milliard de francs. Par ailleurs, il faut y ajouter les financements qui peuvent être mobilisés pour la Culture en dehors des programmes strictement culturels, et qui sont beaucoup plus importants. Mais je suis bien consciente que cela n’est pas suffisant. Nous devons continuer à nous mobiliser pour que l’Union européenne mette en œuvre une véritable politique culturelle et audiovisuelle, dotée de moyens beaucoup plus conséquents.

Union européenne et marché de l’art : des échéances importantes surviennent l’an prochain – droit de suite, TVA à l’importation (fin de la dérogation britannique). Quelle position comptez-vous défendre à Bruxelles ? Comment donner les meilleures chances à l’Europe face au marché américain ?
Giovanna Melandri. Pour ce qui est du droit de suite, comme vous le savez, la Commission a présenté un projet de directive que le Conseil est en train d’examiner. La délégation italienne s’est exprimée en faveur de la proposition de la Commission, parce que la législation italienne sur le droit d’auteur reconnaît ce droit depuis 1942. Quant à la dérogation dont jouit actuellement le Royaume-Uni en matière de TVA sur les importations d’œuvres d’art, dont l’échéance est prévue le 30 juin 1999, je crois savoir qu’à ce jour, aucune demande de prorogation n’a été présentée. Mais si cela advenait, nous l’examinerions à fond et avec la plus grande attention, en accord naturellement avec le ministère des Finances qui est directement compétent en la matière. Il faut en effet tenir compte de la spécificité du cas britannique, mais aussi de la nécessité d’éviter des distorsions du marché.

Chris Smith. Je suis très inquiet, en effet, au sujet de la hausse possible de la TVA sur les importations d’œuvres d’art au Royaume-Uni. Une telle mesure pourrait nuire considérablement au marché de l’art à Londres, qui risque de ne plus pouvoir se mesurer à New York ou aux autres marchés. Le danger, avec la mise en pratique de cette mesure d’harmonisation, n’est pas tant qu’elle place Londres au même niveau que les autres capitales européennes, mais plutôt qu’elle va être préjudiciable à l’ensemble du marché de l’art européen au bénéfice des États-Unis et d’autres pays tiers. Je suis convaincu que le danger est bien réel, et j’espère que nous pouvons encore convaincre nos partenaires européens qu’adopter cette mesure ne sert pas nos intérêts.
En ce qui concerne le droit de suite, il s’agit de mon point de vue d’une démarche peu judicieuse pour reverser aux artistes une part du produit des ventes de leurs œuvres. Le problème du droit de suite, tel qu’il est envisagé actuellement, est que les bénéficiaires réels risquent d’être les héritiers des grands artistes défunts, aux dépens des artistes d’aujourd’hui qui ont besoin de gagner leur vie. Je ne pense pas que ce soit le meilleur moyen d’aider les artistes qui en ont vraiment besoin.

Catherine Trautmann. Il n’y a aucune raison pour que l’Europe ne reste pas une place active du marché de l’art, à condition que nous sachions nous unir plutôt que chercher à nous concurrencer par tous les moyens. Les politiques fiscales nationales destinées à favoriser telle place par rapport à telle autre risquent de se retourner contre nous tous. Le rapport de M. André Chandernagor contient à cet égard des propositions intéressantes. Nous avons intérêt à ce que l’ensemble des pays de l’Union européenne appliquent les mêmes règles. Je compte donc prendre des initiatives pour que la fin de la dérogation dont bénéficiait le Royaume-Uni en matière de taxe à l’importation soit mise à profit pour opérer une remise à plat de la législation fiscale appliquée au marché de l’art. De même, il convient d’étudier les conséquences de la généralisation du droit de suite, notamment par rapport au marché outre-Atlantique.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°73 du 18 décembre 1998, avec le titre suivant : Giovanna Melandri, Chris Smith, Catherine Trautmann : la gauche, la culture et l’Europe

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