Nomination

Franck Riester remplace Françoise Nyssen au ministère de la Culture

Par Jean-Christophe Castelain · lejournaldesarts.fr

Le 16 octobre 2018 - 410 mots

PARIS

Si le départ de Françoise Nyssen était attendu, le nom de son successeur l’était moins. Macron a d’abord choisi un homme politique.

Le départ de Françoise Nyssen de la rue de Valois était acté depuis longtemps, seule la date ne l’était pas encore. Emmanuel Macron a profité du remaniement annoncé aujourd’hui pour confier le portefeuille de la Culture à un réputé proche d’Edouard Philippe : le député Franck Riester.

Maire de Coulommiers jusqu’en 2017, député de Seine-et-Marne depuis 2007, Franck Riester est d’abord un politique. Membre de l’UMP devenu Les Républicains, il avait soutenu Bruno Le Maire puis Alain Juppé aux primaires de la droite en 2017. Il en avait été exclu en novembre 2017 après avoir créé Agir, un parti politique qui veut faire le pont entre LR et Emmanuel Macron.

C’est aussi un chef d’entreprise. Après des études dans une école de commerce, il a repris les concessions automobiles familiales qu’il dirige toujours comme en témoigne sa déclaration d’intérêts et d’activités (il déclare un revenu net annuel de 56 000 € pour cet emploi).

Du vaste portefeuille de la culture et de la communication, il connaît surtout les dossiers du droit d’auteur – il a été le rapporteur de la loi Hadopi sous la présidence de Nicolas Sarkozy – et de la création musicale pour laquelle il a conduit une mission pour Frédéric Mitterrand en 2011. Depuis, le député s’était également intéressé à l’audiovisuel, se disant favorable dans les colonnes du Monde « à un BBC à la française » c’est-à-dire un regroupement de la télévision et de la radio publiques. Une position qu’Emmanuel Macron a entendu avec plaisir.

517 jours à la Rue de Valois
Accueillie très favorablement en mai 2017, Françoise Nyssen a perdu de la légitimité au fur et à mesure de ses interventions publiques. Maladroite, confuse, hors sujet, elle suscitait même de la gêne dans l’assistance ou chez les journalistes qui l’interviewaient. L’affaire des travaux non déclarés dans les locaux d’Actes Sud, révélée par Le Canard Enchaîné a définitivement scellé son sort.

Pourtant Emmanuel Macron aurait mauvaise grâce de lui faire reproche de son bilan : elle a fidèlement mis en œuvre ses promesses de campagne : Pass Culture, éducation artistique et culturelle, nouvelle impulsion pour le patrimoine, circulation des œuvres sur tout le territoire.

Elle ne sera restée que 517 jours au ministère de la Culture. Elle va pouvoir maintenant reprendre les rênes d’Actes Sud et méditer sur la dureté de la vie politique.
 

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