École d'art

Claire Barbillon, directrice de l’École du Louvre

Par Margot Boutges · Le Journal des Arts

Le 13 décembre 2017 - 570 mots

Cette universitaire, spécialiste du XIXe siècle, souhaite professionnaliser les cursus.

1960 Claire Barbillon naît d’un père avocat et d’une mère réalisatrice et scénariste pour la télévision. à 22 ans, devant « rapidement gagner sa vie », elle passe le CAPES de lettres classiques, regrettant que l’équivalent de ce concours n’existe pas en histoire de l’art, qu’elle étudie en double cursus à la Sorbonne. Elle enseigne pendant deux ans en collège et en lycée, avant de bifurquer vers le service des Musées de France pour concevoir de la documentation ­destinée aux publics scolaires et aux ­professeurs.

1985 Elle rejoint les équipes ­d’Orsay un an avant l’ouverture de l’établissement. « Des détachements étaient proposés dans les musées, j’ai sauté sur l’occasion », explique-t-elle. C’est lors de ses quatorze années dans ce temple des arts du XIXe siècle, où elle est en charge des dispositifs pédagogiques pour les enseignants et des publications, qu’elle effectue « un virage vers la recherche » en se lançant dans une thèse - marquée par Panofsky - sur les canons et théories de proportions du corps humain en France entre 1780 et 1895 - qu’elle soutient en 1998 avec les félicitations du jury. Un doctorat qui l’ouvre aux postes de maître de conférences en histoire de l’art contemporain à Bordeaux et à Paris.

2003 Elle est choisie par Philippe Durey, qui dirige l’École du Louvre pour devenir directrice des études. C’est son profil d’universitaire – complémentaire de celui du maître de la maison qui est conservateur – qui joue en sa faveur, car elle a notamment pour mission de faire reconnaître au second cycle de l’École du Louvre son grade de master sur le modèle de la fac. « Le but était de décloisonner l’École du Louvre tout en conservant sa spécificité, son rapport privilégié avec les œuvres », explique-t-elle.

2011 Elle quitte l’École du Louvre et obtient un an plus tard, grâce à un ouvrage sur le relief au XIXe siècle, son habilitation à diriger les recherches. Elle devient professeure d’histoire de l’art et dirige un master à l’université de Poitiers. Claire Barbillon enchaîne les travaux scientifiques : coordination du catalogue des sculptures du XVIIe au XXe siècle du Musée des beaux-arts de Lyon (à paraître), commissariat de sa première exposition au Musée Bourdelle (« Bourdelle et l’Antique », en cours)… et se taille une réputation d’excellente pédagogue visible dans l’ouvrage de vulgarisation Comment regarder une sculpture, qu’elle publie chez Hazan en 2017.

2017 Le 1er décembre, elle revient à l’École du Louvre par la grande porte, nommée pour succéder à Philippe Durey, qui a occupé le poste de directeur durant cinq mandats. Elle devient la première femme, et de ­surcroît la première non-conservatrice, à la tête de cet établissement sous tutelle du ministère de la Culture. Si elle continuera à encadrer (ou co-encadrer) ses 16 thésards sur des sujets relatifs à la sculpture du XIXe siècle et à l’historiographie, elle met en pause toutes ses autres activités pour se consacrer « pleinement » à l’École, « au moins pendant trois ans, durée d’un premier mandat ». Parmi ses chantiers à venir : « améliorer l’insertion professionnelle en préparant davantage aux métiers émergeant du numérique culturel ou du tourisme de haute exigence, par exemple ».« L’École du Louvre n’est pas là que pour conduire dix élèves par an à l’lnstitut national du patrimoine ! », ­rappelle-t-elle. Diversifier le profil des auditeurs libres. Mais aussi renforcer la place des langues vivantes à l’École. « Il y aura désormais des cours d’histoire générale de l’art en anglais », prévient-elle.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°491 du 15 décembre 2017, avec le titre suivant : Claire Barbillon, directrice de l’École du Louvre

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