Christian Berst - Galeriste

Marchand d’Art brut réputé, bouillonnant défenseur de sa chapelle, Christian Berst fête cet automne les 15 ans de son enseigne avec une première participation annoncée à la Fiac (annulée malheureusement depuis) et à Paris photo, et avec l’ouverture, en octobre, d’un nouvel espace appelé The Bridge. Situé passage des Gravilliers, dans les anciens locaux de la galerie Under Construction, face à la Galerie Berst, ce lieu « correctement dimensionné » devra jeter un « pont » entre l’art dit brut et les autres (contemporain, premiers…). Confiée à un curateur indépendant, la première exposition interrogera ainsi l’utilisation des mots dans l’art grâce à une sélection d’œuvres de Louise Bourgeois, Christopher Knowles, Dan Miller… Si tout se passe bien, il devrait y avoir comme cela sept accrochages l’an, tous accompagnés d’une publication. Car tel est le credo de Christian Berst : sortir l’Art brut (terme forgé par Dubuffet pour rendre visibles l’art « des fous », l’art médiumnique et la création marginale) de son « insularité » sans jamais rien céder sur ses frontières – parler du concept anglo-saxon d’Outsider Art lui hérisse les poils… Si, en quinze ans, le galeriste a contribué à faire évoluer le regard porté sur l’Art brut, reste encore à en écrire son chapitre au sein de l’histoire officielle de l’art. Pour cela, Christian Berst ne manque ni d’arguments ni de conviction, comme il le tentera de le démontrer dans le colloque de Cerisy dont il aura bientôt la charge. Son titre : « De quoi l’Art brut est-il le nom ? »