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Bois flotté

Par Christian Simenc · L'ŒIL

Le 15 novembre 2011 - 369 mots

Le liège serait-il de nouveau à la mode ? Certes, il s’était déjà forgé une solide réputation dans l’industrie vinicole ou dans l’aéronautique. Or, techniquement parlant, le matériau séduit davantage encore par ces temps écologiques de développement durable, sa structure et sa composition chimique lui conférant, paraît-il, une flopée de qualités.

Le liège est avant tout renouvelable, 100 % naturel et biodégradable. Il est, en outre, hypoallergène – il n’absorbe pas la poussière –, un excellent isolant thermique et acoustique, (quasiment) imperméable aux liquides et aux gaz, élastique et compressible – il peut être comprimé de la moitié de son épaisseur sans se dilater latéralement et en recouvrant son état initial aussitôt la charge retirée. Enfin, il retarde le feu, brûlant sans flamme et sans dégager de gaz toxiques durant sa combustion.

La firme portugaise Corticeira Amorim, plus grand producteur de liège de la planète – le Portugal produit plus de la moitié de la « récolte » mondiale –, a invité dix designers internationaux à plancher sur un objectif : changer la perception qu’a le public de son matériau fétiche en créant des objets de la vie quotidienne. Résultat : la collection Materia qui comprend, pour l’heure, une vingtaine de pièces : coupe à fruits, table basse, luminaire, centre de table, seau à glace, tabouret… Big Game – Grégoire Jeanmonod (Suisse), Elric Petit (Belgique) et Augustin Scott de Martinville (France) – a, ainsi, jonglé avec l’une des caractéristiques essentielles du liège : il flotte, son poids n’excédant pas 0,16 grammes par centimètre cube. Le trio, qui avait déjà réalisé pour l’exposition « In Progress » (Musée du Grand-Hornu Images, Belgique, 2010) la série Shape, modèles réduits de voitures en érable, a cette fois conçu des jouets pour la baignoire. Trois navires baptisé en portugais Bote – « Bateau » –, constitués d’une coque en liège pourvue d’un élément de polyuréthane blanc – voile, cabine ou cheminées –, dessinant un répertoire de formes élémentaires et insubmersibles : un voilier, un yacht et un paquebot. Bref, le théorème d’Archimède appliqué à la salle de bains.

A voir

La collection Materia est, pour l’heure, constituée de 12 projets, soit 22 objets, dont le coût varie d’environ 45 à 1 000 euros. www.materia.amorim.com

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°641 du 1 décembre 2011, avec le titre suivant : Bois flotté

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