Abraham de Vries - Portrait d’homme

Par Bertrand Dumas · L'ŒIL

Le 18 avril 2013 - 379 mots

Il y avait des années que le Petit Palais n’avait plus acheté un tableau
ancien. L’entrée dans ses collections d’une peinture du siècle d’or hollandais, mais peinte à Paris, constitue donc un événement et un enrichissement notable pour le Musée des beaux-arts.

Maquillage
Changement de mode oblige, la fraise et les manchettes de dentelle avaient été masquées sous un repeint. Le maquillage disgracieux supprimé, le visage a recouvré son port de tête et le costume, son allure d’antan.

100 000 €
Repérée en novembre 2012 lors de la dernière édition du Salon Paris Tableau, l’œuvre convoitée vient d’être acquise auprès de la galerie londonienne Rafael Valls Ltd. Un achat qui permet au musée de renforcer opportunément son fonds de peintures nordiques dans lequel le genre du portrait est peu représenté.

1629
La belle et longue signature : Fecit Lutetia A/de Vris Hollandus/Ao 1629 témoigne que la peinture sur bois fut réalisée à Paris, en 1629, par un artiste d’origine hollandaise. Un fait qui, outre l’indéniable qualité du portrait, justifie à lui seul l’entrée du tableau au Petit Palais.

Abraham de Vries
Ce tableau précise la chronologie et la géographie des déplacements d’Abraham de Vries, portraitiste réputé, né à Anvers vers 1590. Il est le second portrait identifié à porter la mention « Lutetia », qui atteste de ses allées et venues à Paris où séjourne alors une communauté très active d’artistes flamands et hollandais. En 1629, il n’en est pas à son premier passage dans la capitale, mais, cette année-là, il y rencontre Rubens alors employé aux décors de la galerie Médicis. Son dernier séjour parisien date de 1634, de Vries se fixe ensuite à Anvers où il rejoint la guilde des peintres. Ses portraits, qui durent connaître une notoriété durable en France, pourraient avoir influencé Champaigne ou Nanteuil.

Qui ?
Jacques Foucart, qui publia pour la première fois le tableau en 1982, proposait d’y reconnaître le portrait d’un orfèvre en raison de la bague qu’il tient entre ses doigts. Une hypothèse discutée par le Petit Palais qui fait remarquer que « le sertissage de la pierre évoque plutôt des modèles du XVIe siècle qu’une création joaillière récente ». Il pourrait donc s’agir davantage d’une bague de fiançailles ou de mariage, ce que le sourire de l’heureux élu ne contredit pas.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°657 du 1 mai 2013, avec le titre suivant : Abraham de Vries - Portrait d’homme

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