Drouot-Montaigne

750 violons volés cherchent propriétaires

Le butin retrouvé chez un receleur est exposé à Drouot-Montaigne

Le Journal des Arts

Le 1 janvier 1995 - 396 mots

Du samedi 7 au mardi 10 janvier 1995, la police expose à Drouot-Montaigne le stock d’un receleur arrêté fin novembre afin que les propriétaires légitimes de 750 violons et 20 violoncelles - qui proviennent vraisemblablement de cambriolages – se fassent connaître.

PARIS - Le receleur, dont le stand aux puces de Saint-Ouen était fermé depuis plusieurs mois, achetait les violons à des gens du voyage au "cul des camions" ou dans un bar, sans se préoccuper de leur origine. Phillipe H., 58 ans, ancien adjoint d’un luthier, a réussi à écouler 500 violons à l’étranger, aux États-Unis et surtout au Japon, entre avril et novembre 1994. Il stockait le reste de sa marchandise à son domicile parisien, et falsifiait les étiquettes de la plupart des instruments afin de les attribuer à des luthiers français du début du siècle. Le violon le plus précieux du lot est estimé à environ un million de francs : il est l’œuvre d’un luthier italien du XVIIe siècle.

Toutefois la quasi-totalité des objets vaudrait entre 5 000 et 10 000 F seulement chacun. 711 archets seront également exposés aux murs de la salle de vente. L’un d’entre eux, fabriqué en ivoire, constitue une belle pièce d’une valeur de 100 000 à 150 000 F. Le prix marchand des autres archets est beaucoup plus modeste : de 700 à 800 F en moyenne.

C’est la troisième fois que le groupe "Antiquaires" de la Brigade de répression du banditisme (BRB), chargé de l’enquête, a recours à une exposition de ce type pour retrouver les propriétaires d’objets issus de vols. La BRB avait déjà présenté au public les bijoux de l’affaire Joffo, en 1985 et le butin d’un "gang des cheminées" en 1992. Cette fois-ci, la police convie les musiciens et les collectionneurs qui ont été victimes de vols dans toute la France, mais aussi en Grande-Bretagne, en Suisse et en Belgique, à découvrir cette "caverne d’Ali Baba".

Ils n’auront que l’embarras du choix à Drouot-Montaigne. "Selon les experts, les musiciens savent reconnaître leur instrument à la prise en main", précise-t-on à la BRB. Afin de pouvoir récupérer leur bien, les particuliers devront se munir de tous les justificatifs nécessaires : facture, photos, récépissé de dépôt de plainte, éventuellement copie de déclaration de vol à l’assurance... 

Drouot-Montaigne, 15 Avenue Montaigne, 75008 Paris. Ouvert de 11 à 18 heures du 7 au 10 janvier 1995.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°10 du 1 janvier 1995, avec le titre suivant : 750 violons volés cherchent propriétaires

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