« Le Chêne de Flagey » pourrait bientôt rejoindre le Musée Gustave Courbet d’Ornans

Par Doriane Lacroix Tsarantanis · lejournaldesarts.fr

Le 9 mars 2012 - 493 mots

BESANÇON [09.03.12] – Le conseil général du Doubs a entamé des démarches afin d’acquérir « Le Chêne de Flagey », peint en 1864 par Gustave Courbet. Ce tableau, dont le prix est estimé à près de quatre millions d’euros, est actuellement l’une des pièces maîtresses du Murauchi Art Museum à Tokyo. PAR DORIANE LACROIX TSARANTANIS

Le collectionneur japonais Michimasa Murauchi, industriel dans l’ameublement, a déclaré vouloir se séparer d’œuvres faisant partie de son importante collection, composée essentiellement de tableaux d’artistes français du XIXe siècle (tels que Millet, Corot, Courbet, ou encore Monet, Degas, Renoir). Le conseil général du Doubs, souhaitant accroître l'attractivité du Musée Courbet d'Ornans, a fait part au propriétaire du tableau de sa volonté de ramener Le Chêne de Flagey dans son pays. Lors de l’aménagement du site, le musée avait dû faire face à la difficulté de composer avec un nombre très réduit d’œuvres. Afin d’obtenir la garantie de cette acquisition, le président du conseil Claude Jeannerot s’est rendu au Japon et a convaincu le collectionneur de vendre le tableau à la collectivité.

Le Musée Gustave Courbet d’Ornans, qui est contrôlé par le ministère de la Culture depuis 1971, est la propriété du Département du Doubs qui en assure le financement et le fonctionnement. Bien que les estimations sur le nombre d’entrées soient déjà dépassées, le musée ayant accueilli 62 000 visiteurs depuis son ouverture le 2 juillet 2011, pour une estimation annuelle de 45 000 entrées, le conseil général ne dispose pas de ressources financières suffisantes pour prendre en charge le coût intégral de l'acquisition. Une souscription publique sera donc lancée afin de trouver des donateurs et des démarches seront aussi effectuées pour encourager le mécénat autour du musée. La collectivité, qui « espère que le ministère de la Culture apportera son soutien financier », lui a adressé une demande pour obtenir l’inscription du tableau comme « œuvre d’intérêt patrimonial majeur », ce qui aurait pour conséquence une défiscalisation qui profiterait considérablement aux mécènes.

Très attaché à son terroir natal, Gustave Courbet s’en était inspiré pour de nombreux tableaux. Le chêne de Flagey, qui dominait la région franc-comtoise, était situé non loin de la ferme familiale. Pour certains, cet arbre majestueux incarnerait la force du peintre qui, réputé pour son égocentrisme, se serait servi d’éléments naturels pour se représenter tel qu'il se voyait. Sous-titrée Le Chêne de Vercingétorix, camp de César près d’Alésia, Franche-Comté, la toile en question serait une allégorie de l’artiste en champion du régionalisme. L’arbre, qui a été victime de la foudre, n’existe plus aujourd’hui, mais le tableau Le Chêne de Flagey qui avait quitté la Franche-Comté en 1898, devrait enfin retrouver la région après un long séjour aux États-Unis et au Japon. Le conseil général du Doubs a estimé que « le tableau pourrait rejoindre dès l'automne prochain le Musée Courbet d'Ornans, où il prendra tout son sens et toute sa dimension, en s'intégrant à nouveau dans le paysage qui a tant inspiré Courbet ».

Légende photo

Gustave Courbet (1819–1877), Le Chêne de Flagey, dit aussi Le Chêne de Vercingétorix, 1864, huile sur toile, 110 x 89 cm - source Wikimedia

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