Bertrand Delanoë s’oppose au projet architectural du futur centre culturel russe à Paris

Par Chloé Da Fonseca · lejournaldesarts.fr

Le 28 février 2012 - 356 mots

PARIS [28.02.12] – Les travaux du Centre spirituel et culturel orthodoxe russe, qui s’établira sur le quai Branly, devant le pont de l’Alma, doivent débuter prochainement. Dans un communiqué, le maire de Paris, Bertrand Delanoë exprime son opposition à ce projet. En cause : l’architecture de l’édifice qui briserait « l’harmonie » des berges de la Seine. PAR CHLOÉ DA FONSECA

En mars 2010, l’État russe rachetait l’immeuble de Météo France situé sur le quai Branly, face au pont de l’Alma dans le 7e arrondissement, pour y construire un centre spirituel et culturel orthodoxe russe. Devant allier tradition et modernité, le projet architectural avait été soumis à un concours ; en mai 2011, le projet du binôme franco-russe d’architectes Sade et Arch Group était retenu.

La construction « respectera tous les canons de l’architecture orthodoxe. Elle sera surmontée de cinq bulbes dorés allant jusqu’à 25 mètres de haut, visibles depuis la Seine » expliquait Manuel Nuñez-Yanowsky.

Dans un communiqué du 27 février 2012, Bertrand Delanoë s’oppose au projet architectural. « Sans remettre en cause le principe de cet édifice, […] le projet tel qu’il a été déposé ne saurait convenir ». Du Louvre à la Tour Eiffel, les bords de Seine ont été classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Le maire de Paris explique que « son architecture de pastiche relève d’une ostentation tout à fait inadaptée au site ».

Bertrand Delanoë anticipe la délivrance du permis de construire qui pourrait être remis à la Russie directement par l’État français sans l’accord de la Ville de Paris. Il en appelle à l’Unesco qui doit se mobiliser « pour qu’aucune autorisation ne soit donnée sans l’aval d’experts internationaux ». En effet, l’Unesco pourrait faire pression sur les pouvoirs publics, comme elle l’a fait à Séville ou Londres.

Bertrand Delanoë précise : « des exemples comme le Musée des arts premiers ou l’Institut du monde arabe sont les preuves magnifiques que seules la plus grande créativité et la plus haute exigence peuvent prendre place [sur les berges de la Seine] pour former le patrimoine de demain ». Il regrette par ailleurs que « des propositions bien plus satisfaisantes, soucieuses d’harmonie urbaine et respectueuses du paysage parisien » n’aient pas été retenues par le jury du concours.

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Bertrand Delanoë - © photo Marie-Lan Nguyen - 2008 - Licence CC BY 3.0 

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