Christie’s et Sotheby’s Londres tablent sur une hausse de plus 20 % par rapport à 2011 de leurs ventes d’art impressionniste et moderne

lejournaldesarts.fr

Le 7 février 2012 - 690 mots

LONDRES (ROYAUME-UNI) [07.02.12] - À elles deux, Christie’s et Sotheby’s espèrent réaliser un chiffre d’affaires de 164 millions de livres (estimations basses et hors frais) lors de leurs vacations d’art impressionniste et moderne à Londres les 7 et 8 février. Les auctioneers comptent notamment sur la prestigieuse provenance des œuvres, notamment pour celles issues de la collection d’Élizabeth Taylor, pour séduire les acheteurs. PAR CAPUCINE BORDET

Avec un total de 164 millions de livres d’estimations basses (hors frais, soit 188 millions de livres environ avec les frais), les grandes ventes d’art impressionniste et moderne de Londres espèrent largement dépasser les 154 millions de livres (avec frais) des vacations de l’année dernière. Soit une hausse de 23 % par rapport à 2011. Un résultat qui resterait cependant inférieur à ceux obtenus en 2010 (223 millions de livres, frais compris) et de 2008 (avec 222 millions, frais compris).

Si Sotheby’s ne présente que 53 lots aux enchères pour sa vente du 8 février, elle prévoit néanmoins de récolter pas moins de 78 millions de livres. « Tous les atouts sont réunis pour que cette vente soit un succès, annonce Thomas Bompard, expert au département art moderne et impressionniste de la maison de ventes. La demande est toujours très forte pour les tableaux importants, et les clients semblent plus que jamais disposés à l’achat. »

Après l’adjudication à 40,4 millions de dollars (29,5 millions d’euros) obtenue lors de sa vente de novembre à New York pour Litzlberg am Attersee de Gustav Klimt, Sotheby’s propose un autre paysage de l’artiste viennois, plus intimiste et plus petit, estimé de 6 à 8 millions de livres. Peint en 1901 et acheté dès l’année suivante par un collectionneur allemand, Seeufer mit Birken n’est jusqu’alors jamais réapparu sur le marché.

Une huile de Claude Monet représentant L’Entrée de Giverny en hiver et estimée de 4,5 à 6,5 millions de livres devrait également intéresser les amateurs. « Le tableau provient de la mythique collection d’Henri Canonne et a été confié à la vente par l’un de ses descendants, explique Thomas Bompard. Comme la grande majorité de ses paysages hivernaux, Monet l’a peint en plein air, et donc le plus rapidement possible pour ne pas prendre froid. En plus de représenter l’un des thèmes majeurs du peintre, cette œuvre n’a subi aucune transformation ni retouche, contrairement à la plupart des œuvres impressionnistes généralement réentoilées par les marchands au début du XXe siècle. »

Du côté de Christie’s, les provenances des œuvres sont également mises en avant. L’auctioneer, qui organise sa vacation le 7 février, présente notamment trois toiles ayant appartenu à Élizabeth Taylor, dont la collection dispersée depuis décembre 2011 ne cesse de faire grimper les prix. Conseillée par son père, le marchand d’art Francis Taylor, l’actrice a acquis ses toiles impressionnistes dans les années 60, époque où les grands noms du mouvement étaient surtout plébiscités. Ceux d’Edgar Degas (Autoportrait, estimé de 350 000 à 450 000 livres), de Camille Pissarro (Pommiers à Éragny dont l’estimation haute s’élève à 1,2 million de livres) et de Vincent Van Gogh (Vue de l'asile et de la chapelle de Saint-Rémy estimé de 5 à 7 millions) figureront donc au catalogue de cette vente du soir, dont les 51 lots sont estimés de 66 à 98 millions de livres.

Dans la foulée, Christie’s organisera sa vente dédiée au surréalisme, « The Art of the Surreal », riche de 39 lots estimés de 19 à 29 millions de livres. Dix des œuvres présentées proviennent de la collection d’Hubertus Wald, entrepreneur de Hambourg ayant fait fortune au sortir de la Seconde Guerre mondiale dans la création de salles de cinéma en Allemagne. L’ensemble, confié à la vente par sa fondation, comprend notamment une huile sur toile de Max Ernst intitulée Fleur coquille et tête d'animal sur fond rouge et noir estimée de 700 000 à 1 million de livres.

La plus importante estimation est portée par Le Corps de ma brune une huile sur toile de grande dimension (130,2 x 96,5 cm) réalisée par Joan Miró en 1925. Estimée de 6 à 9 millions de livres « cette œuvre poétique s’avère être la seule composition proprement surréaliste de l’artiste proposée aux enchères depuis 2001 », confie Giovanna Bertazzoni expert de la maison de ventes, avant de rappeler que ce tableau est resté dans la même collection depuis 1985.

Légende des photos

Joan Miró, Le Corps de ma brune, 1925, huile sur toile, 130,2 x 96,5 cm, estimation : 6 000 000 - 9 000 000 livres, vente du 7 février, Christie's, Londres. © Christie's.

Gustav Klimt, Seeufer mit Birken (Rive de lac avec bouleaux), 1901, huile sur toile, 90 x 90 cm, estimation : 6 000 000 – 8 000 000 livres, vente du 8 février, Sotheby's, Londres. © Sotheby's.

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque