Des milliers d’objets d’art engloutis dans l’épave du Costa Concordia

Par Chloé Da Fonseca · lejournaldesarts.fr

Le 6 février 2012 - 322 mots

GIGLIO (ITALIE) [06.02.12] – À la suite du naufrage du navire de croisière Costa Concordia, 4 200 passagers et membres d’équipage ont été contraints d’abandonner leurs affaires sur place. Ainsi gisent au fond de l’eau des bijoux et de l’argent bien sûr, mais aussi 6 000 objets d’art dont des gravures sur bois d’Hokusai.PAR CHLOÉ DA FONSECA

Outre les bijoux et l’argent des passagers, le Costa Concordia abritait des boutiques de luxe, notamment des bijouteries, et était décoré de milliers d’œuvres d’art : 4 500 sérigraphies, 286 peintures, 42 sculptures dont des antiques, un cristal de Bohême du XIXe siècle et plusieurs gravures sur bois du japonais Katsushika Hokusai.

Le 13 janvier 2012, l’hôtel de luxe flottant s’échouait au large de l’île de Giglio (Toscane) suite à une imprudence de son capitaine, Francesco Schettino. Dans les prochains mois, les chercheurs de trésors pourraient être tentés d’y pénétrer.

« Aussi longtemps qu’il y aura des corps, [l’épave] est interdite à tout le monde parce que c’est une tombe », explique Robert Marx, plongeur américain chevronné et auteur d’ouvrages sur l’histoire maritime et sur l’archéologie sous-marine, « mais quand tous les corps auront été enlevés, il y aura une course folle pour les objets de valeur ».

Les autorités italiennes ont édité un décret interdisant à quiconque de pénétrer dans un périmètre d’un mile nautique autour de l’épave du paquebot ; le site est sous surveillance permanente. La Protection civile, qui supervise les opérations depuis le naufrage, envisage de remonter l’épave avant que les pillards ne s’y attaquent : cela pourrait prendre de 7 à 10 mois.

Hans Reinhardt, avocat représentant 19 passagers allemands qui réclament des indemnisations suite au drame, explique que certains de ses clients ont perdu des bijoux de grande valeur dont des diamants issus d’héritages familiaux. La société propriétaire du Costa Concordia se défend : « quantifier les pertes est impossible ». Reinhardt répond que ses clients veulent seulement récupérer leurs biens engloutis, dont la valeur émotionnelle est pour eux bien plus importante.

Légende photo

Épave du Costa Concordia, échouée au large de Giglio (Italie) - © photo EU Humanitarian Aid and Civil Protection - 2012 - Licence CC BY-ND 2.0 

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