« Affaire Drouot » : les objets volés visibles sur un site internet

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 14 novembre 2011 - 440 mots

PARIS [14.11.11] – 6 000 objets détournés par les « Cols rouges » de Drouot sont désormais visibles sur un site internet du ministère de l’Intérieur. Le juge d’instruction chargé du dossier espère que le lancement de cet « avis de recherche » permettra d’identifier les pièces dérobées et de retrouver leurs véritables propriétaires.

Depuis le 9 novembre 2011, la rubrique « objets volés découverts en attente de restitution » du site internet avisderecherches.interieur.gouv.fr comprend 6 000 nouveaux objets. Il s’agit de ceux découverts lors des perquisitions menées par la police nationale à l’encontre des anciens commissionnaires de l’Hôtel Drouot. Toutes ces pièces ont été mises sous scellées, mais Alain Philibeaux, le juge d’instruction chargé de ce dossier, avait demandé que leurs photographies soient publiées.

Le magistrat a précisé à l’AFP que « toute personne ayant confié à l’Union des commissionnaires de l’Hôtel des ventes (UCHV) la manutention d’une succession à Paris ou en province directement ou par l’intermédiaire d’un notaire ou d’un commissaire-priseur peut désormais et jusqu’au 28 février 2012, consulter les photographies des objets retrouvés sur le site ». Des objets et documents de faible valeur y sont présentés avec les objets d’art retrouvés simultanément, afin de faciliter l’identification des pièces et du lieu où l’ensemble a été dérobé. Ce site permet également de signaler à l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) « toute reconnaissance d’un objet volé ».

Révélés en décembre 2009, les vols de l’Hôtel Drouot étaient commis par certains manutentionnaires de l’UCHV. Ces commissionnaires étaient responsables du transport des objets mis en vente à Drouot, du lieu de leur enlèvement jusqu’à celui de leur stockage. Ce qui leur a permis de détourner plusieurs milliers d’objets, ensuite revendus à Drouot à leur profit et ce avec la complicité de certains commissaires-priseurs.

En juillet 2010, les commissionnaires de l’UCHV ont été mis en examen pour « association de malfaiteurs, complicité et recel de vols en bande organisée ». En mai 2011, un nouveau directeur général, Olivier Lange, a été nommé. Chargé de « moderniser » les structures de Drouot, ce dernier a tenu à préciser à l’AFP que « les objets référencés sur le site n’ont pas été volés au sein de l’Hôtel des ventes Drouot mais ont été retrouvés au cours des perquisitions menées à Bagnolet, dans les containers appartenant aux commissionnaires de l’UCHV ». « L’amalgame permanent, entretenu dans cette affaire entre les commissionnaires de l’UCHV et l’Hôtel des ventes de Drouot, cause à ce dernier un préjudice inacceptable, alors même que sa qualité de victime a été reconnue par les autorités judiciaires ». Drouot s’est constitué partie civile dans le cadre de l’instruction pénale.

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Présentation d'une vente à Drouot Richelieu © photo Ludosane

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