L’Académie des beaux-arts assignée en justice par Yves Rouart, un descendant du peintre Berthe Morisot

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 19 septembre 2011 - 365 mots

PARIS [19.09.11] – En mai 2000, la conclusion d’un accord entre l’Académie des beaux-arts et Yves Rouart, descendant de l’artiste Berthe Morisot, laissait entrevoir la fin du feuilleton judiciaire de la succession Rouart. En septembre 2011, soit onze années après, l’exécution de cette succession est toujours problématique. Yves Rouart conteste le protocole et assigne l’Académie en justice.

Yves Rouart, descendant du peintre Berthe Morisot et héritier de sa tante Anne-Marie Rouart, vient de déposer une assignation devant le Tribunal de grande instance de Paris, laquelle vise l’Académie des beaux-arts de l’Institut de France. Yves Rouart y conteste une partie du protocole d’accord signé le 29 mai 2000 par lui-même en sa qualité d’héritier testamentaire et l’Académie agissant en tant que légataire universel d’Anne-Marie Rouart. Révèlée par L’Express le 15 septembre 2011, cette information nécessite un rappel des faits.

Après le décès d’Anne-Marie Rouart, en 1993, la collection familiale devait rejoindre l’Académie des beaux-arts afin d’être exposée au Musée Marmottan ; les tableaux se trouvant dans l’appartement de la défunte devaient, quant à eux, revenir à son héritier, Yves Rouart. Mais, Olivier Daulte et Guy Wildenstein, les exécuteurs testamentaires de la succession, vont alors mêler les tableaux de l’appartement à ceux des coffres et tout remettre à l’Académie. L’héritier porte plainte pour mauvaise exécution du testament et constate alors la disparition de plusieurs tableaux. Quelques années plus tard, certaines oeuvres portées disparues réapparaissent à Lausanne, lors de la succession de François Daulte, le père d’Olivier. Yves Rouart, qui pensait ne plus jamais retrouver d’autres tableaux, décide de conclure un accord avec l’Académie. En application de ce protocole d’accord et de transaction, l’Académie finira par restituer à l’héritier les œuvres devant être considérées comme des meubles meublant.

Cependant, lors d’une perquisition menée à l’Institut Wildenstein en janvier 2011, les policiers retrouvent Chaumière en Normandie de Berthe Morisot. Depuis Yves Rouart est convaincu que l’Académie a couvert des agissements illégaux d’Olivier Daulte et Guy Wildenstein. Aujourd’hui, il l’assigne donc en justice; au motif que les informations qui étaient à l’époque en sa possession « ne laissaient pas apparaître les manœuvres dolosives et frauduleuses de l’Académie des beaux-arts ».

Berthe Morisot - Chaumière en Normandie (1865) - © D.R.

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