Martine Aubry et François Hollande : passe d’armes sur le budget de la culture

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 19 juillet 2011 - 482 mots

AVIGNON (VAUCLUSE) [19.07.11] – Les deux principaux candidats à la primaire socialiste pour l’élection présidentielle de 2012, Martine Aubry et François Hollande, viennent de croiser le fer sur le budget de la culture. Alors que Martine Aubry promet une augmentation graduelle du budget de la culture de 30 à 50 %, François Hollande veut éviter « toute surenchère ».

Le Parti socialiste (PS) tient depuis longtemps ses rencontres sur la culture en Avignon. Le 15 juillet 2011, à l’occasion de la 65e édition du festival d’Avignon, Libération y organisait un forum sous l’injonction « Aux arts citoyens ». Celui-ci avait pour principal objet de confronter six politiques à six artistes. Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste, débattait avec Christophe Honoré, écrivain, scénariste et réalisateur. A neuf mois des élections présidentielles, la potentielle candidate socialiste en a profité pour annoncer qu’elle augmenterait le budget de la culture de 30 à 50 % si elle venait à être élue.

Selon Martine Aubry, il n’est « pas de gauche sans culture ! » Pour un « nouveau printemps de la culture en 2012 », elle se dit prête à mener une « politique volontariste ». Elle insiste sur une aide nécessaire à la création, évoquant un « système d’intermittence qui accompagne le spectacle vivant » et des « lieux pour les artistes ». Elle envisage également la remise en cause de la réforme des collectivités territoriales pour la mise en place d’un nouveau contrat entre l'État et les régions afin de mieux répartir les aides.

« Si on veut avoir une véritable politique d’Etat », il faut augmenter le budget de la culture. De 2,7 milliards d’euros actuellement, il faut une augmentation annuelle de « 200-250 millions d’euros pendant cinq ans ». Une hausse qu’elle financerait par l’abrogation de la loi TEPA de 2007, qui détaxe les heures supplémentaires. « La détaxation des heures supplémentaires, ça coûte 4,5 milliards. Avec ces 4,5 milliards, on peut créer trois cent mille emplois d’avenir (…) On pourrait donner un milliard à la culture » a-t-elle expliqué. « Il y a des marges de manœuvre dès lors qu’on fait des choix politiques » a-t-elle assuré.

François Hollande, de passage aussi à Avignon, s’est refusé à toute « surenchère ». « Ce n’est pas une surenchère qu’on doit demander, c’est une politique. Après, cette politique a des conséquences financières qui ne sont pas toutes au ministère de la Culture ». « Il faut dire la vérité sur l’état de nos comptes et en même temps dire que la culture sera une de nos priorités mais une priorité qui n’appartient pas au seul ministère de la Culture », a-t-il répété.

« Je préférerais présenter un projet global et je préférerais le présenter de manière ouverte et en débattre avec les acteurs de la culture », avait précisé Martine Aubry. Mais, déjà, les représentants de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP) dénoncent son irresponsabilité.

Martine Aubry dans le Finistère le 27 février 2010- © photo jyc1 - 2010 - Licence CC BY-SA 2.0

François Hollande - © photo François Patriat - 2010 - Licence CC BY-SA 2.0

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