Mécénat

Controverse entre la famille de Picasso et le musée Picasso de Malaga

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 28 juin 2011 - 469 mots

MALAGA (ESPAGNE) [28.06.11] - C'est une première : la belle-fille de Picasso, Christine Ruiz-Picasso, a refusé d'inaugurer une exposition consacrée au maître espagnol et réclamé le départ du directeur du musée. Mais depuis, la situation semble réglée.

Christine Ruiz-Picasso est la belle-fille de Pablo Picasso, mais aussi la donatrice principale du musée avec son fils. Elle est aussi la présidente honoraire de la fondation Musée Picasso Malaga. Son avis et ses réactions en ce qui concerne la programmation du musée sont donc écoutés.

Lundi 20 juin, elle a refusé d'inaugurer l'exposition temporaire « Viñetas al frente » (« Bulles au front ») co-produite par le Musée Picasso de Malaga et celui de Barcelone, qui a déjà été montrée sans incident. L'exposition présente des illustrations de la série « Songe et mensonge de Franco » que Picasso a peinte en 1936 pour collecter des fonds pour la cause républicaine.

Dans une lettre manuscrite largement diffusée par la presse, elle critiquait une utilisation politique et opportuniste de la figure du peintre en période électorale. L'exposition était volontairement partisane, avec des affiches républicaines et des dessins engagés d'artistes comme George Grosz et John Heartfield. Pour elle le musée devrait avoir une approche pacifiste, comme l'était Picasso. Cette exposition centrée sur la guerre civile espagnole est donc contraire à l'idée qu'elle se fait du musée. Elle réclamait aussi le départ du directeur du musée José Lebrero.

C'est le premier litige des héritiers de Picasso avec l'institution depuis son ouverture en 2003. Ils sont pourtant les principaux mécènes du musée à hauteur de 165 œuvres sur les 233 présentées.

José Lebrero, le directeur du musée a reçu un soutien très important en Espagne avec une pétition qui recueillait 400 signatures vendredi 25 juin et différents groupes créés sur Facebook. Le quotidien Sur a critiqué l’attitude de Christine Ruiz-Picasso, accusant celle-ci de vouloir faire du musée Picasso son propre musée.

Mais après une réunion du conseil d'administration jeudi 23 juin, la famille du peintre a cédé et le directeur conserve son poste. Le ministre de la Culture d'Andalousie, Paulino Plata, Christine et Bernard Ruiz-Picasso, petit-fils de l'artiste de Malaga, sont apparus après la réunion.

Le conseil d'administration a donc rejeté la demande de licenciement avancée par Christine Ruiz-Picasso. Quant aux accusations de détournement politique des œuvres de Picasso, le conseil a affirmé qu’ « aucune des institutions qui forment le conseil d'administration n'a utilisé le musée » à ces fins.

Pour le fils de Christine Ruiz-Picasso, il y a un dialogue réel, qu'il convient de préserver, entre l'institution et la famille Picasso. Il reconnaît que ce dialogue est difficile à certains moments, tant du côté du gouvernement régional que du leur.

Paulino Plata affirme quant à lui que cette coopération est un « mariage » original et que le musée sort grandi de ce différend.

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