L’Epopée des Slaves d’Alfons Mucha objet d’un conflit entre Prague et une ville de Moravie

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 11 août 2010 - 371 mots

PRAGUE (REPUBLIQUE TCHEQUE) [11.08.10] – Deux villes tchèques dont la capitale, Prague, se disputent la propriété de « L’Epopée des Slaves », un cycle de vingt peintures réalisées par l’artiste tchèque Alfons Mucha. L’affaire a été portée devant le tribunal.

« L’Epopée des Slaves », un ensemble de vingt toiles de grand format racontant l’histoire et les mythes des Tchèques et du peuple slave, réalisé par l’artiste tchèque de l’Art Nouveau, Alfons Mucha, doit-il rester au château de Moravsky Krumlov où elles sont conservées depuis cinquante ans, ou être transférées à Prague ? C’est la question qui divise les deux municipalités et les héritiers de l’artiste.

Le chef-d’œuvre d’Alfons Mucha (1860-1939) a été donné en 1928 par l’artiste à la ville de Prague à la condition que la ville lui fournisse un lieu d’exposition approprié – une exigence à laquelle la municipalité ne s’est jamais pliée. Entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et les années 1960, les toiles languissaient dans les archives de la ville. En 1963, le régime communiste transfert l’ensemble des peintures au château de Moravsky Krumlov au sud de la République Tchèque, non loin de la ville natale de Mucha, Ivancice, précise le Wall Street Journal.

En 2009, la municipalité de Prague revendique la propriété des toiles et demande leur retour dans la capitale. La ville de Moravsky Krumlov ainsi que les héritiers d’Alfons Mucha se sont opposés au projet arguant que la place de l’œuvre était au château, la ville de Prague n’ayant toujours pas fourni de lieu pour la présenter et mettant aussi en avant l’état de conservation fragile des toiles pour qui lesquelles un transfert serait probablement dommageable. Un argument confirmé notamment par des experts de la National Gallery de Prague.

Prague avait proposé d’exposer temporairement le cycle de peintures au Veletrzni Palac, un bâtiment de la capitale qui abrite différentes expositions et foires ainsi que les collections contemporaines de la Galerie Nationale de Prague.

Le transfert devait se faire le 26 juillet dernier. Or, le jour même, une ordonnance du tribunal du Prague après un recours des avocats des héritiers de Mucha, a décidé de bloquer temporairement le déplacement des œuvres jusqu’à ce que la question de la propriété soit résolue, rapporte le Prague Daily Monitor.

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