Des experts italiens ont retrouvé et identifié les restes du Caravage

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 18 juin 2010 - 421 mots

RAVENNE (ITALIE) [18.06.10] – Des chercheurs italiens ont annoncé qu’ils étaient pratiquement certains que les restes retrouvés dans la crypte d’une église en Toscane étaient bien ceux du célèbre peintre de la Renaissance, le Caravage. Une découverte qui éclairci 400 ans après les circonstances mystérieuses de sa mort.

Après une année de recherches et d’analyses, une équipe de scientifiques et d’universitaires italiens du Comité national pour le patrimoine historique, culturel et de l’environnement de l’Université de Bologne a annoncé avoir retrouvé et identifié grâce à des analyses ADN et au carbone 14 les restes du peintre Michangelo Merisi (1571-1610), plus connu sous le nom de Caravage.

Les chercheurs ont précisé à l’Associated Press qu’ils étaient sûrs à 85% que des restes - un fragment de la partie frontale du crâne, des os de la mâchoire, un fémur, un fragment du sacrum, os à la base de la colonne vertébrale – prélevés dans la crypte de l’église de Porto Ercole – en Toscane – et enregistrés sous le numéro 5 correspondent à ceux de l’artiste. Il s’agirait d’os appartenant à un homme d’environ 38-40 ans mort vers 1610, un indice probant car le Caravage est mort à l’âge de 39 ans.

En 2009, des historiens d’art, anthropologues, scientifiques et experts en microbiologie de quatre universités italiennes s’étaient associés pour mener des recherches afin de donner une « sépulture » digne au maître du clair-obscur italien. Un projet d’envergure coordonné par Giorgio Gruppioni, professeur d’anthropologie à l’Université de Bologne qui avait également participé à la reconstitution du visage du poète, homme politique et écrivain italien auteur de la « Divine Comédie », Dante Alighieri.

Ces recherches ont également permis de lever certaines interrogations entourant la mort mystérieuse du peintre. De nombreuses théories ont été avancées sur les causes de celle-ci, notamment celle fantasque d’un assassinat commis par les Chevaliers de l’Ordre de Malte sur ordre du Vatican. Or,– et n’en déplaise aux scénaristes hollywoodiens – le Caravage qui souffrait déjà de nombreuses infections à savoir de paludisme, de la syphilis et du saturnisme – des traces de plomb ont été retrouvés sur ses os – serait apparemment mort d’une insolation dans la région de Maremme (sud de la Toscane), une zone marécageuse à cette époque.

Les restes du peintre seront transférés dans la ville de Caravaggio, une commune de la province de Bergame en Lombardie dont est originaire le peintre avant d’être exposés quelques semaines à Porto Ercole. L’exposition récente à Rome qui marqua le 400e anniversaire de sa mort a attiré plus d’un demi-million de visiteurs.

Légende photo

Le Caravage - David avec la tête de Goliath (1606-10) - 125 x 101 cm - huile sur toile - Galerie Borghese - Rome

La tête de Goliath est un des rares autoportraits du Caravage.

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