L'Ina prend un coup de jeune

Par Sophie Flouquet · lejournaldesarts.fr

Le 27 mai 2010 - 374 mots

PARIS [27.05.2010] - L'annonce était un secret de polichinelle. Un proche et jeune collaborateur (33 ans) du ministre de la culture prend la tête de l’Institut national de l’Audiovisuel.

Une ascension fulgurante... Après quelques semaines de tractations, Mathieu Gallet a été nommé le 26 mai, en conseil des ministres, président de l'Institut national de l'audiovisuel (Ina). Le poste était vacant depuis le départ d'Emmanuel Hoog vers l'Agence France Presse (AFP), le 15 avril dernier.

Peu connu du grand public, Mathieu Gallet, né en 1977, est un habitué des ors de la rue de Valois. Entré en 2007 au cabinet de Christine Albanel après un bref passage au ministère de l'industrie, le sémillant jeune homme est vite devenu l'un des plus proches collaborateurs de Frédéric Mitterrand, qui a gardé une partie de l'équipe en place à son arrivée au ministère de la Culture et de la Communication. À tel point que la tête bicéphale qu'il formait avec Olivier Henrard, tous deux directeur-adjoint de cabinet du nouveau ministre, a vite tourné en la faveur de Mathieu Gallet, provoquant l'éviction du premier en décembre 2009. Mais dans un ministère qui risque de ne pas être épargné par un prochain remaniement, il fallait trouver une évolution digne de l’ambition du jeune homme.

Diplômé de l’Institut d’études politiques de Bordeaux, titulaire d’un DEA d’analyse économique des décisions publiques de l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne, Mathieu Gallet a commencé sa carrière dans le secteur des industries culturelles (Erato Disques, Pathé, Studiocanal, Canal) avant de venir peaufiner son carnet d'adresses dans les arcanes ministérielles. Un pari gagnant puisque le voilà aujourd'hui nommé, à 33 ans, à la tête d'un établissement public de quelque 980 salariés. Cela grâce à la bienveillance de Frédéric Mitterrand qui n'a eu de cesse de vanter ses mérites et a plaidé avec insistance en faveur de sa candidature.

La tâche de l'impétrant président risque toutefois d'être ardue au sein de l'Ina, chargé de la conservation et de la diffusion des archives audiovisuelles. L'établissement public à caractère industriel et commercial est en effet déjà engagé dans un nouveau contrat d'objectifs et de moyens pour cinq ans, et des négociations relatives à une nouvelle convention collective des salariés – dans une maison très syndiquée - doivent être ouvertes prochainement.

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