Les archives de Vasari bientôt vendues aux enchères

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 8 mars 2010 - 520 mots

AREZZO (ITALIE) [08.03.10] – Le maire d’Arezzo, Guiseppe Fanfani, a annoncé la mise aux enchères, mardi 9 mars 2010, des archives de l’artiste italien de la Renaissance, Giorgio Vasari. Une initiative qui a pour but de garder les archives en Italie.

Les archives du célèbre artiste et historien d’art, Vasari, qui faisaient l’objet d’une option d’achat d’une holding russe depuis septembre 2009 seront mises en vente au Museo Case di Vasari pour un prix de 2,6 millions d’euros. La vente fait suite à la saisie par l’Etat des archives.

Dans une lettre adressée au ministre de la Culture italien, Sandro Boni, le maire d’Arezzo le priait « d’envisager sérieusement cette possibilité » qui pourrait permettre à l’Italie de sauver un « patrimoine artistique d’une valeur inestimable ». Cette mesure marquerait probablement la fin de la cession possible des archives à une compagnie russe pour le compte d’un mystérieux oligarque russe. En septembre 2009, l’affaire avait secoué toute l’Italie.

Les propriétaires des archives avaient annoncé la possibilité de leur acquisition par une compagnie russe pour 150 millions d’euros. Giuseppe Fanfani avait été informé de cette vente par Sopprintendenza archivistica per la Toscana qui lui précise alors qu’il dispose de trois mois pour réunir la même somme afin de préempter les archives. Une « folie » avait déclaré le maire, cette somme représentant cinq fois le budget annuel du Conseil de la ville.

Il demande alors au gouvernement italien d’intervenir et d’acheter les archives pour éviter leur transfert vers la Russie. Par ailleurs, pour les experts, le prix de vente proposé allait bien au-delà de la valeur réelle des archives estimée entre 10 et 15 millions d’euros. Pour certains, ce grossissement avait pour but de faire réagir l’Etat italien pour l’obliger à s’intéresser aux archives et à les acquérir.

Pour ajouter à l’intrigue, la mort du potentiel acheteur russe le 9 septembre 2009 rendait l’accord nul et sans effet. Des interrogations se posaient aussi : les fonctionnaires italiens ne trouvaient pas de traces de l’oligarque russe et n’expliquaient pas pourquoi la transaction a été faite par l’intermédiaire d’une holding et non par une société de courtage en art.

Dans le même temps, le dernier propriétaire des archives, le comte Giovanni Festari décédait laissant son héritage à ses quatre fils qui maintenaient la demande de vente et réclamaient même la propriété de trois volumes de Vasari de la bibliothèque de l’Université de Yale prétextant qu’ils avaient été volés quelques décennies plus tôt.

Depuis, le gouvernement italien est intervenu en déclarant que même si les archives étaient vendues, elles ne pourraient quitter le pays, l’agence nationale de recouvrement d’impôts, l’Equitalia Cerit Spa – qui organise la vente – ayant saisi les archives pour non-paiement de droits de succession.

Giorgio Vasari (1511-1574), artiste accompli et histoiren de l’art est surtout connu par Le Vite (Les Vies), rassemblant les biographies des artistes de la fin du Moyen-Age et de la Renaissance. Ses archives découvertes en 1908 comprennent 29 volumes de documents y compris des dessins, des sonnets, des lettres autographes de Michel-Ange, de Pie V, de Côme Ier de Médicis ou de l’Arétin et de bien d’autres contemporains de l’artiste.

Légende photo

Portrait de Laurent de Medicis - Giorgio Vasari - Musée des Offices - Florence - Italie

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