La Grande-Bretagne peine à empêcher la fuite de ses trésors

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 4 mars 2010 - 381 mots

LONDRES (ROYAUME-UNI) [04.03.10] – Faute de moyens, les institutions britanniques peinent à réunir les fonds nécessaires pour sauver des œuvres d’art remarquables de l’exportation.

La Grande-Bretagne assiste, souvent impuissante, à la fuite de trésors artistiques de ses collections nationales et privées. Les 100 millions de livres utilisés pour l’achat de deux œuvres de Titien – Diane et Actéon (1556) et Diane et Callisto (1559) – font craindre un affaiblissement des fonds jusqu’à 2015.

La liste des trésors perdus pourrait donc s’allonger. Dernières œuvres en date à s’ajouter à cette liste : un Saint-Jean l’Evangéliste du Dominiquin et un dessin de Raphaël représentant une tête de muse, travail préparatoire pour la fresque du Parnasse de la Chambre de la Signature au Vatican.

Conservé depuis plus de cent ans en Grande-Bretagne le tableau du Dominiquin pourrait bien quitter le pays après avoir été adjugé pour 9,2 millions de livres à un acheteur anonyme lors d’une vente chez Christie’s Londres en décembre 2009.

Les fonds publics pour les acquisitions des musées sont de plus en plus limités menacent sérieusement leurs capacités d’action. A quoi s’ajoutent l’augmentation des prix des œuvres sur le marché de l’art, qui atteignent parfois des estimations et des prix d’adjudication très élevés.

Face à cette situation, la ministre de la Culture britannique, Margaret Hodge, est le plus souvent contrainte à recourir au blocage des licences d’exportation des œuvres d’art – invoquant « l’importance artistique et esthétique exceptionnelle » des œuvres – dans le but de mener des campagnes de financement pour empêcher leur sortie définitive du territoire.

Ce recours qui donne aux institutions britanniques un délai de deux ans pour financer l’achat des œuvres a permis de sauver plusieurs chefs-d’œuvre dont une aquarelle de Turner – intitulée Blue Rigi datée de 1842 – sauvée en 2007 grâce aux 4,95 millions de livres récoltées par la Tate.

Une autre œuvre majeure de Turner a finalement été exporté aux Etats-Unis, le délai d’interdiction temporaire d’exportation étant arrivé à échéance sans qu’aucune institution n’ait pu l’acheter.

La Grande-Bretagne compte toutefois un certain nombre institutions caritatives, indépendantes ou non comme le Art Fund, la National Lottery ou encore le National Heritage Memorial Fund qui contribuent à sauver les œuvres d’art pour que le public puisse en profiter et dont la contribution est très importante.

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