Une nouvelle mesure américaine de sécurité sur le transport aérien d'oeuvres d’art inquiète le monde de l’art

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 18 février 2010 - 419 mots

NEW YORK [18.02.10] – Une nouvelle politique adoptée par l’administration de sécurité des transports aux Etats-Unis requiert une vérification systématique et complète de toutes les marchandises sur les vols commerciaux, y compris les œuvres d’art. De quoi alarmer les professionnels du monde de l’art.

Les conservateurs, collectionneurs et marchands d’art craignent les risques pour les œuvres d’art auxquels exposent la nouvelle mesure du transport aérien US qui amène les agents de sécurité des compagnies aériennes à ouvrir les caisses protégées et sortir les œuvres. La nouvelle réglementation qui entre en vigueur à partir du 1er août 2010 modifie les conventions précédentes selon lesquelles les œuvres ne sont déballées qu’en cas de réel soupçon.

Selon le New York Times, 20 % de toutes les œuvres qui sont transportées dans le monde voyagent dans des vols commerciaux et nécessiteront dorénavant une vérification complète.

Certains grands musées comme le Metropolitan Museum of Art (MET), le J. Paul Getty de Los Angeles ou encore la National Gallery de Washington ont anticipé ces nouvelles règles en souscrivant à un programme fédéral qui leur permet d’effectuer les vérifications dans leurs propres locaux dans le respect des conditions de sécurité pour les œuvres. Les caisses sont alors marquées comme sécurisées avant de rejoindre les aérogares.

Les galeristes et collectionneurs sont plus touchés par cette mesure que les grandes institutions dans la mesure où les galeries renouvellent plus rapidement leurs expositions et opèrent de nombreuses transactions (achats, ventes, prêts). Les œuvres sont parfois exportées à la dernière minute et la mise en place d’installations spécifiques comme celles des musées est plus difficile à réaliser en terme d’espace et de coût.

« Vous imaginez un vase Ming sorti de sa mousse de protection spéciale et ré-empaqueté par un agent de la sécurité aérienne en raison d’un soupçon non avéré » a déclaré Mary C. Pontillo, présidente adjointe du groupe Dewitt Stern, une société de courtage en assurance d’œuvres d’art.

D’autres problèmes se posent comme celui du retard des livraisons ou encore le respect de l’anonymat voulu par certains collectionneurs privés, la nouvelle mesure imposant aux compagnies aériennes de s’assurer de l’identité de l’expéditeur.

L’image d’un inspecteur aérien en train d’ouvrir à l’aide d’un tourne-vis une caisse renfermant une sculpture de Calder ou un tableau de la Renaissance peut amener certains professionnels à réfléchir à deux fois avant d’envisager le transport d’une œuvre d’art. Ce qui pourrait avoir des conséquences sur les transactions commerciales ou les prêts.

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Boeing 737 - American Airlines - © BriYYZ - Licence Creative Commons 2.0

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