Confrontés à une crise, les photographes en appellent à l’Etat

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 4 février 2010 - 367 mots

PARIS [04.02.10] – L’Union des Photographes Créateurs (UPC), Freelens et la Société des auteurs de l’art visuel et de l’image fixe (SAIF) lancent un appel à l’Etat pour « sauver la photographie » et demander la tenue d’états généraux de la photographie.

La pétition signée par plus de 13 000 personnes demande à l’Etat « garant des libertés et de la sauvegarde du patrimoine culturel » de trouver des solutions juridiques et sociales pour lutter contre des « pratiques abusives qui génèrent une crise économique » qui menacent et pèsent sur la profession.

Les photographes dénoncent les «  utilisations massives de photographies dites « libres de droits », des photos signées « DR » (droits réservés), la remise en cause de la qualité originale des photographies, la banalisation de la photographie comme un bien de consommation, le pillage des droits d’auteurs via internet » – pour stopper l’usage massif des images prises en ligne et exploitées sans l’autorisation de leurs auteurs – et les rémunérations parfois indigentes de certains photographes.

Concours de circonstances ou non, cette action intervient au moment même où le tribunal de commerce de Paris donne un sursis de quelques semaines à Eyedea (agences Gamma, Rapho, Jacana, Keystone…), en cessation de paiement depuis fin janvier, pour trouver un repreneur.

L’Etat veut montrer qu’il a compris l’urgence de la situation. « La prise de conscience des difficultés des photographes est bien réelle et leurs sujets de préoccupation seront traités dans le cadre d’une mission de l’Inspection générale des affaires culturelles » indique-t-on dans l’entourage du ministre.

Selon Frédéric Buxin, président de l’UPC, « la situation d’aujourd’hui découle du passage il y a une douzaine d’années au tout numérique ». Dans les colonnes de Libération, il déplore qu’il ne soit pas fait mention de la photographie dans le rapport de la mission « Création et Internet » remis au ministre de la culture le 6 janvier 2010.

L’année 2009 aura été dure pour la photographie. Les agences, victimes de conflits sociaux à répétition, rachetées et revendues, n’en finissent pas d’être en crise et risquent de disparaître. Seules les grandes agences comme l’AFP ou Reuteurs ou Associated Press tirent leurs épingles du jeu.

Les 29 et 30 mars 2010, va se tenir au Sénat un colloque sur les nouvelles perspectives pour les photographes professionnels.

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