Les musées chinois peinent à enrichir leurs collections face à un marché de l'art qui s'envole

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 28 janvier 2010 - 357 mots

BEIJING (CHINE) [28.01.10] – Face à un marché de l'art où les collectionneurs chinois sont prêts à faire grimper les enchères, les musées du pays ont du mal à acquérir de nouvelles pièces pour les collections publiques. Selon un rapport ministériel, ils devraient allouer l'équivalent de 310 000 euros par an pour l'acquisition d'œuvres. Bien souvent, les sommes sont beaucoup plus minimes.

Récemment, le ministère de la culture chinois a mené une grande évaluation des priorités des musées nationaux, pour dynamiser ses institutions sur le plan international. Selon le quotidien chinois Global Times, les budgets d'acquisition des collections publiques seraient le principal enjeux de cette étude.

Parmi les principales recommandations de l'étude figure la mise en place de critères à remplir pour qu'un musée obtienne le statut de « musée national prioritaire ». Un des critères est l'obligation pour un musée d'allouer annuellement au moins 3 millions de yuans (310 000 euros) à l'acquisition de nouvelles pièces pour ses collections.

Ce critère fait polémique au sein du monde culturel chinois. De nombreux experts font observer que cette somme est trop élevée pour la plupart des musées chinois, dont les subventions n'ont pas été réévaluées depuis longtemps.

D'autres soulignent que le montant est dérisoire car avec cette somme, aucune œuvre d'art importante ne peut être achetée dans le marché de l'art occupé par des collectionneurs chinois richissimes.

Le Musée d'art de Shangai, un des plus importants du pays, ne consacre que 2 millions de yuans (200 000 euros) à l'acquisition d'œuvres.

La plupart de ses nouvelles acquisitions est issue de dons des artistes eux-mêmes, à l'instar du peintre Wu Guanzhong, qui a fait don au musée de 66 toiles en 2009.

Selon le directeur du musée, Zhang Qing, la somme actuelle pour les acquisitions est totalement déconnectée de la réalité du marché de l'art chinois : « Un rouleau très rare d'un calligraphe de la dynastie Song a atteint 100 millions de yuans à la fin de l'année dernière, et même une toile moderne d'un artiste comme Lin Fengmian se vend pour des dizaines de millions de yuans » .

Dans ces conditions, il est difficile pour un musée d'acheter une pièce importante.

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