La lingerie coquine de Syrie s’expose à Rotterdam

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 17 novembre 2009 - 393 mots

ROTTERDAM (PAYS-BAS) [17.11.09] – La lingerie la plus extravagante et la plus frivole du monde vient du pays le plus inattendu en la matière : la Syrie. C’est ce que nous apprend une exposition qui se tient à Rotterdam du 4 décembre 2010 au 7 mars 2011.

« The Secret Life of Syrian Lingerie » révèle un aspect inconnu de la culture syrienne : la lingerie féminine. L’exposition se tient à la Kunsthal de Rotterdam du 4 décembre 2010 au 7 mars 2011 et dévoile des photographies et des ensembles de lingeries issus des souks de Damas, la capitale de la Syrie.

Des sous-vêtements plus délurés les uns que les autres, richement décorés de fourrure, de fleurs artificielles et de petits jouets en plastiques sont présentés : certains s’illuminent, vibrent ou émettent des mélodies.

Ils viennent d’un pays où 40 ans auparavant, les femmes ne pouvaient même pas s’acheter de soutien-gorge. La folie de la lingerie est arrivée après la guerre de Yom Kippur en 1973, lorsque la Syrie a reçu des aides financières importantes des Etats du Golfe. Malgré son isolement politique et depuis les sanctions des Etats-Unis en 2005, la Syrie, comme tous les pays du Golfe, a été bombardé de produits bon marché venus de Chine.

Il en résulte une profusion de sous-vêtements plus kitchs les uns que les autres.

Mais attention : il n’est pas question ici d’ « immoralité ». Comme l’expliquent les deux auteurs de l’exposition, la journaliste Malu Halasa et la designer Rana Salam, cette lingerie est achetée essentiellement dans les cercles conservateurs et religieux de Syrie.

C’est un cadeau populaire qu’on offre à une jeune mariée pour sa nuit de noces, et la lingerie représente un rite de passage d’un état à un autre : de la vierge vertueuse à la femme mariée et respectable qui souhaite plaire à son mari.

Ainsi, les mannequins qui posent sur les photos publicitaires ne sont pas syriennes, mais viennent de pays d’Europe de l’Est. Elles prennent des poses qui doivent être les plus « innocentes » et « asexuées » possibles et ne doivent surtout pas être provocatrices.

Cette exposition, selon les organisateurs, a pour but de montrer qu’à travers la lingerie, « l’Est et l’Ouest sont très semblables : tout le monde, où qu’il vive dans le monde, est friand de réel et de paillettes » .

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