L’Egypte suspend la collaboration archéologique avec le Louvre en attendant la restitution de pièces « volées »

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 8 octobre 2009 - 353 mots

LE CAIRE (EGYPTE) [08.10.09] – L’Egypte a décidé de « cesser toute coopération » avec le musée du Louvre, en attendant la restitution d’une fresque pharaonique « volée en Egypte » . Le musée déclare être prêt à rendre la pièce.

Zahi Hawass, secrétaire général du Conseil suprême des antiquités égyptiennes, a déclaré le 7 octobre à l’AFP que l’Egypte suspendait toute collaboration avec le musée du Louvre. Le motif de cette décision : une fresque fragmentaire de l’époque pharaonique acquise par le Louvre entre 2000 et 2003 que Hawass estime avoir été volée dans une tombe près de Louxor.

Cela pourrait avoir des conséquences importantes sur les chantiers de fouilles que le Louvre missionne actuellement en Egypte (Saqqara), mais aussi sur les colloques et conférences organisés par le musée.

Les autorités égyptiennes réclament la restitution immédiate de la fresque, et le musée du Louvre s’est dit « ouvert » à cette issue.
Mais la décision n’appartient pas qu’au musée : la Commission scientifique nationale des collections des musées de France doit rendre un avis conforme avant que l’ordre de déclassement de l’œuvre ne soit approuvé par le Ministère de la Culture.
La commission doit se réunir en fin de semaine pour statuer sur la proposition de déclassement.

La fresque a été acquise « de bonne foi » selon le musée, lors d’une vente des premiers fragments en 2000 à la Galerie Maspero puis en 2003 à Drouot. Le Louvre pensait que les fragments avaient quitté l'Egypte avant la Convention de l'Unesco de 1970 (ratifiée par la France en 1997), qui n'oblige à aucune rétrocession pour des opérations antérieures à cette date.

Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand s’est déclaré « favorable à la restitution », rappelant que la tombe d’où est issue la fresque n’a été découverte qu’en 2008. Ce n’est qu’à partir de cette date que des doutes ont surgi concernant l’origine des fragments.

Cette décision arrive alors que la candidature du ministre égyptien de la Culture, Farouk Hosni, a échoué lors de l’élection du secrétaire général de l’Unesco en septembre 2009.

Légende photo : Zahi Hawass (2008) © Stefan Geens - Licence Creative Commons

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