Le Conseil de la Création Artistique veut être un laboratoire expérimental

Par Jean-Christophe Castelain · lejournaldesarts.fr

Le 11 septembre 2009 - 465 mots

PARIS [11.09.09] - Le Conseil de la Création Artistique, dirigé par Marin Karmitz, a présenté jeudi 10 septembre, 10 projets transversaux, ambitieux, qui se veulent des expérimentations.

7 mois après sa création, le Conseil pour la Création artistique, dirigé par le cinéaste et homme d’affaire Marin Karmitz, vient de rendre public ses premiers projets, étroitement encadré par Frédéric Mitterrand (lire l'article). Il faut d’ailleurs plutôt parler d’expérimentation, selon la terminologie de Marin Karmitz, qui insiste sur le rôle de « laboratoire », de « boite à outils » du Conseil.

Les 10 projets ou expérimentations partagent tous, une problématique chère au fondateur des cinémas MK2 : la transversalité. Transversalité des disciplines, transversalité des territoires, transversalité des catégories sociales. Le Conseil prend acte du mélange en cours des pratiques artistiques qu’il veut accompagner. Il veut aussi donner accès à la culture à des régions qui en sont souvent privées, en priorité banlieue parisienne et zone rurale, et corollaire de cela il veut favoriser la mixité sociale.

Les 10 projets sont dans un état plus ou moins avancés. Deux ont été mis en avant par leur « porteur » lors de la conférence de presse. Le premier est une grande manifestation prévue à l’été 2010, au cours de laquelle des jeunes seront invités à investir et détourner artistiquement des lieux patrimoniaux : usines, gares, châteaux. Le second s’inspire d’une expérience réussie au Venezuela et consiste à former des jeunes à la musique et constituer des orchestres.

Dans le domaine plus spécifique des arts plastiques, le Conseil s’appuie surtout un existant qu’il veut valoriser. Ainsi il soutient le projet de structure mobile d’exposition du Beaubourg. Il veut aussi mettre en réseau toutes les grandes institutions culturelles du cœur de Paris, du Grand Palais à la Colline de Chaillot pour « redonner à Paris, son rang de capitale de l’art ». Enfin il veut inciter les musées à développer leurs sites internet.

Les projets paraissent ambitieux et généreux mais risquent de s’étioler en phase opérationnelle. La multiplicité des intervenants est évidemment un handicap dans cet exercice. Marin Karmitz en est bien conscient, et a cherché à obtenir le soutien de différents ministères, mais également des villes concernées même si elles sont dans l’opposition : Paris, et la Plaine Saint-Denis en particulier. Pour l’instant les élus de ces collectivités se sont déclarés favorables mais attentifs aux moyens. Des moyens qui paraissent faibles. Le budget n’est que de 10 millions d’euros, mais avec la volonté d’en lever 20 autres auprès des collectivités ou entreprises.

Signe de la précarité du Conseil, on ne sait toujours pas qui va payer les 10 millions d’euros du budget « certainement pas le ministère de la culture » . Un Conseil qui n’a toujours pas de locaux déterminés.

Légende photo : Marin Karmitz © Benoît Linero

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