Conflit entre les institutions culturelles new-yorkaises autour d’un projet de loi sur l’inaliénabilité des œuvres d’art

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 3 juillet 2009 - 354 mots

NEW YORK (ETATS-UNIS) [03.07.09] – Un projet de loi visant à interdire aux institutions culturelles l’utilisation du produit de la vente d’œuvres dans des dépenses de fonctionnement a été signé par le MOMA et le Lincoln Center. Mais le Metropolitan et le Guggenheim s’y opposent.

Le député de New York Richard L. Brodsky a déposé un projet de loi ayant pour objectif d’interdire aux institutions culturelles l’utilisation du produit de la vente d’œuvres pour régler des dépenses de fonctionnement. Pour le député, « le problème de l’aliénation est réel et croissant étant donné les pressions de la conjoncture économique actuelle », rapporte le New York Times.

M. Brodsky souhaite protéger l’intérêt public des aléas économiques. Le projet de loi a été rédigé en collaboration avec l’Association des Musées de New-York. Le Lincoln Center, le MOMA, le Studio Museum de Harlem, la Wildlife Conservation Society ont déjà signé ce projet.

La vente de plusieurs œuvres par les musées ces derniers mois dans le but de faire face aux réductions budgétaires provoquées par la chute du mécénat en temps de crise a choqué de nombreux directeurs d’institutions culturelles. La réglementation permet normalement de vendre des oeuvres uniquement lorsque le produit de la vente est destiné à faire de nouvelles acquisitions pour la même collection.

Il s’agit d’interdire la vente d’œuvres d’art pour payer les frais d’un programme exceptionnel, la climatisation du musée, ou le fonctionnement de l’université tutélaire pour reprendre des cas où cette solution a été envisagée. L’Opéra de New York au Lincoln Center a notamment placé l’un des célèbres Chagall ornant ses murs comme garantie d’un prêt.

Pourtant, le Solomon R. Guggenheim, le Metropolitan et le Whitney Museum parmi plus d’une douzaine de grandes institutions new-yorkaises ont demandé dans une lettre ouverte aux législateurs le report du vote de cette loi.

Ils estiment que la loi limite trop le jugement du conservateur sur la meilleure façon de gérer son institution. Le projet de loi oblige chaque institution à rendre des comptes sur son exploitation. Le projet de loi a été progressivement modifié pour prendre en compte ces nombreuses contestations a déclaré le député Brodsky.

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