Morosité des ventes aux enchères d’art contemporain à Londres

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 2 juillet 2009 - 506 mots

LONDRES (ROYAUME-UNI) [02.07.09] - Les ventes d’art contemporain à Londres se sont tenues entre le 25 juin et le 1er juillet 2009. Lors des ventes du soir, Christie’s et Sotheby’s empochent respectivement 31,3 et 42 millions de dollars. Des baisses de plus de 70 % par rapport à l’an dernier.

Dans la soirée du 30 juin, Christie’s a totalisé 31,3 millions de dollars grâce à la mise en vente de 40 lots. En juin 2008, l’auctioneer proposait 58 lots et engrangeait 141,7 millions de dollars. Cette baisse de 78% des résultats est similaire à celles de ses deux concurrents. Proposant autant de lots, Sotheby’s a réalisé 42 millions de dollars et Philips 8,44 millions.

Certes, l’offre est réduite par rapport à 2008, mais la baisse des prix a attiré de nombreux collectionneurs et le taux d’invendus est plus faible qu’il y a un an.

Chez Christie’s, des œuvres de Gerhard Richter et Jeff Koons ont atteint leur estimation basse autour de 2 millions de dollars en ne suscitant qu’une seule enchère dans la salle, rapporte Bloomberg. La peinture de Richard Prince « Country Nurse » était la seule à bénéficier d’une garantie de prix grâce à Laurence Graff, collectionneur et bijoutier londonien, qui s’est porté garant. L’œuvre s’est vendue 2,8 millions de dollars.

Une peinture de l’artiste écossais Peter Doig de 1998 s’est vendue 5 millions de dollars chez Christie’s. Une semaine plus tôt, Sotheby’s vendait un paysage d’hiver canadien peint par le même artiste en 1991 pour 3,5 millions de dollars. Ce sont les meilleurs résultats cet été pour un artiste vivant. En juin 2008, un Jeff Koons s’envolait à 21,2 millions de dollars.

Chez Sotheby’s aussi les lots les plus attendus se sont vendus sans toutefois atteindre des records. Trois Warhol ont été vendus pour un total de 10,5 millions de dollars. L’un d’eux, « Tunafish Disaster », vendu pour 6 millions de dollars, représente la plus haute enchère pour une œuvre d’art contemporain de ces ventes d’été dans la capitale britannique.

Selon les données des deux grandes maisons anglo-saxonnes, les acheteurs américains et asiatiques, presque absents des ventes d’art impressionniste et moderne représentaient une part beaucoup plus importante des acheteurs d’art contemporain, même si les européens demeuraient fortement majoritaires.

Sur l’année 2008, Londres totalisait un chiffre d’affaire légèrement supérieur à celui de New York. Pourtant, les ventes d’art impressionniste, moderne et contemporain de juin 2009 à Londres font moins bien que les ventes équivalentes en mai à New York.

Comme à New York, la baisse des ventes par rapport à 2008 est supérieure à 70% et l’art impressionniste et moderne rapporte désormais plus que l’art contemporain, contrairement à ce que l’on pouvait observer pendant la période de flambée des prix entre 2006 et 2008.

Les maisons de ventes parient beaucoup moins sur les artistes vivants. Pour preuve, un mobile d’Alexandre Calder, habituellement vendu par le département « impressionniste et moderne », était proposé par Sotheby’s lors de sa vacation d’art contemporain. C’est l’une des seules œuvres à avoir créé l’émulation entre cinq enchérisseurs.

Légende image : "Country nurse", Richard Prince, 2003 © D.R.

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