Ventes aux enchères

Paris va-t-il profiter du succès de la vente Saint Laurent/Bergé ?

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 26 février 2009 - 493 mots

PARIS [26.02.09] – Au terme de 3 jours de vente, la dispersion de la collection Saint Laurent / Bergé a atteint la somme fabuleuse de 374 millions d’euros. Qui va profiter de cet énorme succès ?

La troisième et dernière journée de vente de la collection Saint Laurent / Bergé a réalisé un chiffre d’affaires de 67 millions d’euros, faisant suite aux 206 millions de la vente d’art impressionniste et moderne du 23 février et 101 millions des 3 vacations du 24 février. A eux seuls, les deux bronzes chinois, objets d’un litige avec la Chine, constituent près de la moitié du résultat, avec un produit de 31,5 millions d’euros. L’identité du ou des acheteurs de ces bronzes n’a pas été révélée, et l’on salue sa témérité, à moins qu’il soit l’un de ces nouveaux capitalistes chinois.

Les 374 millions d’euros de la vente (frais compris) constituent un record absolu pour la vente d’une collection. A titre de comparaison, les ventes de Drouot pour toute l’année 2008 sont à peine supérieures : 411 millions d’euros. La vente Saint Laurent / Bergé se hisse largement au niveau des grandes ventes d’art moderne ou contemporain, du New York de la belle époque (entendez les années 2006 et 2007). Ainsi en novembre 2007, la vente d’art impressionniste et moderne de Christie’s New York faisait 395 millions de dollars soit 303 millions d'euros sur la base d’un euro à 1,3 dollars. Preuve est faite que Paris peut réaliser de gros chiffres et attirer les acheteurs du monde entier. La performance est d’autant plus remarquable, que le contexte économique est particulièrement sombre. La France dispose aussi d’un autre atout, elle est le premier réservoir de tableaux et objets. Pour confirmer l’essai, il faudrait que les collectionneurs étrangers délaissent un peu New York et Londres et mettent en vente leurs belles pièces sur la place parisienne. Ce n’est pas gagné, car il faut convaincre ces vendeurs que le succès de la vente Saint-Laurent / Bergé ne repose pas uniquement sur le pedigree des vendeurs, qui incarnent si bien le bon goût français.

L’énorme médiatisation de la vente a également été un atout pour son succès. Le coup de génie aura été d’exposer les œuvres au Grand Palais. Plus de 20 000 visiteurs s’y sont rendus, n’hésitant pas à attendre plusieurs heures. De ce point de vue aussi, Pierre Bergé a su rendre un deuxième hommage national à son ex compagnon Yves Saint Laurent.

Christie’s est évidemment l’autre gagnant de ce succès, même s’il se murmure que les conditions exigées par l’homme d’affaires font qu’à l’arrivée, le gain de la maison de vente se mesure beaucoup plus en notoriété et étalage de savoir faire qu’en marge nette. On a peu dit que la maison de vente de Pierre Bergé (PBA) était associée à la vente et a du encaisser une part importante des frais acheteurs. Que va-t-elle faire de cette manne ?

Photo légende : Le Grand Palais © Ludosane

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