Les musées américains victimes de la crise économique

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 25 avril 2008 - 392 mots

USA [25.04.08] – Les grands musées américains ressentent à leur tour les effets de la crise économique et financière actuelle. Certains se trouvent aujourd’hui dans une situation difficile.

Comme les propriétaires fonciers, les musées, les salles de concert ainsi que les compagnies de danse subissent l’affaiblissement économique engendré par la crise des subprimes. Les institutions américaines ont souvent recours au crédit pour couvrir leurs dépenses. Ces crédits sont revendus régulièrement lors d’enchères : les investisseurs qui rachètent ces crédits fixent le taux d’intérêt. Habituellement, les bénéficiaires de ces crédits paient des taux d’intérêt bas, car ce sont souvent des crédits engagés sur le long terme. C’est une solution largement usitée par les institutions artistiques, mais aussi hospitalières ou municipales. Mais depuis février, le nombre de rachats de crédits a fortement baissé, car la fragilité de l’économie a rendu les investisseurs frileux. Lorsque personne ne veut racheter les crédits, les intérêts montent à un taux préétabli, qui peut alors se situer entre 12 à 15 %.

Les musées qui ont financé des rénovations ou des expositions avec ces crédits ont vu leur taux d’intérêt augmenter en peu de temps. Le musée Paul Getty de Los Angeles a vu son taux d’intérêt passer de 3% à 9,9%, coûtant 650 000 dollars supplémentaires entre janvier et la mi-mars. C’est la même chose pour le Carnegie Hall : avec un emprunt de 41 millions de dollars, la hausse des taux d’intérêt pose un réel problème. L’attachée de presse du musée n’est pas optimiste : « Pour l’instant, il n’y a pas de plan de secours pour rembourser les prêts, car avant que les taux n’augmentent, le remboursement ne posait pas de problème majeur. Aujourd’hui, comme le marché économique n’est pas stabilisé, nous essayons de trouver des alternatives. »

Les directeurs des institutions s’inquiètent car cette crise pourrait avoir un impact plus large : certains ont peur qu’elle n’affecte les donations. Michael Kaiser, président du Centre des arts performatifs Kennedy de Washington, avertit : « En période de crise les institutionnels ont tendance à paniquer ; ils font de mauvais choix dans leur coupe budgétaire et ont ensuite encore plus de mal à se remettre de la crise. Il nous faut nous concentrer sur la programmation artistique, et communiquer de manière offensive. Voila la solution pour renflouer les caisses des institutions. » (source : The Seattle Times)

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