École d'art

La Haute école des arts du Rhin s’étendra en 2020 dans un bâtiment classé

Par David Robert (Correspondant à Rio de Janeiro) · lejournaldesarts.fr

Le 20 septembre 2017 - 395 mots

STRASBOURG (GRAND EST) [20.09.17] – L’école supérieure d’art occupera une place centrale, à partir de 2020, dans l’ancienne manufacture des tabacs, en cours de réhabilitation. Elle conserve cependant son lieu d’origine.

Posséder un bâtiment du XVIIIe siècle de 21 000 mètres, disponibles pour une réhabilitation en plein centre ville, tient déjà d’un certain luxe qu’aimeraient connaître bien des villes en France. Mais il est plus difficile, pour une municipalité, d’imposer à tous les candidats souhaitant occuper ces locaux, de venir avec leur propre financement.

C’est pourtant ce qu’a fait la ville de Strasbourg, avec l’ancienne Manufacture des tabacs. Cet immense bâtiment situé à deux pas de la rive sud de l’Ill a été classé à l’inventaire des monuments historiques en 2016. La SERS - entreprise publique locale responsable de l’aménagement du site – a retenu, pour s’y faire côtoyer à partir de 2020, des structures variées : une antenne de l’université de Strasbourg, une auberge de jeunesse, des restaurants et boutiques, un incubateur d’entreprises et enfin, la Haute école des arts du Rhin (HEAR).

L’école, qui regroupe depuis 2011 l’école supérieure des arts décoratifs de Strasbourg, l’école d’art de Mulhouse et le Conservatoire de musique de Strasbourg au sein d’un même Etablissement public de coopération culturelle (EPCC), occupera 4 200 mètres carrés du futur ensemble.

A l’heure où plusieurs grandes écoles supérieures d’art quittent un centre ville coûteux pour s’installer plus loin dans des locaux plus fonctionnels et adaptés à l’enseignement artistique (Nantes, Nancy), la HEAR, sans quitter son magnifique bâtiment Art-déco, va pouvoir regrouper plusieurs ateliers aujourd’hui à l’étroit, ainsi que les premières années de ses trois options (art, design, communication) dans le nouveau bâtiment. Si la ville, principale partenaire de l’EPCC, consent la cession gracieuse de certains bâtiments supplémentaires, l’école financera sur ses fonds propres l’aménagement intérieur et l’ameublement de ses espaces, à hauteur de 770 000 euros.

« L’idée est d’aller au-delà d’un simple partage du bâtiment, et d’imaginer des transversalités, comme une médiathèque commune avec les écoles d’ingénieurs qui vont s’installer ici. Nos amis d’Artem, à Nancy, nous ont donné des idées », explique David Cascaro, directeur de la HEAR. La volonté d’ouvrir les écoles d’art sur le monde trouverait ici, selon le directeur, des passerelles concrètes pour travailler avec des associations et des entreprises emblématiques des savoir-faire locaux. Une ambition qui pourrait prendre corps dès la rentrée de l’automne 2020.

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Vue de la Manufacture des tabacs de Strasbourg, photo Air Megapix

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