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Le Musée des beaux-arts de Mulhouse rouvre ses portes

Par Bénédicte Gattère · lejournaldesarts.fr

Le 8 septembre 2017 - 715 mots

MULHOUSE

MULHOUSE (GRAND EST) [08.09.17] — Alors que sa muséographie était restée quasiment inchangée depuis la Seconde Guerre mondiale, le Musée des beaux-arts s'offre une nouvelle vie après huit mois de travaux. Avec l'ouverture de salles supplémentaires et un parcours enrichi, la nouvelle version promet de nombreuses redécouvertes. Réouverture le 16 septembre pendant les Journées européennes du Patrimoine.

Le Musée des beaux-arts de Mulhouse, dans la Villa Steinbach © Photo Ji-Elle - 13 avril 2012- Licence CC BY-SA 3.0
Le Musée des beaux-arts de Mulhouse, dans la Villa Steinbach en 2012.

Le Musée des beaux-arts de Mulhouse est hébergé depuis 1964 dans la Villa Steinbach, construite en 1788 pour le fabriquant d'indiennes (un tissu peint ou imprimé) Jean Vetter. Ses collections ont trouvé place dans cet hôtel particulier du XVIIIe siècle après sa municipalisation en 1958. Depuis, soixante-quinze à quatre-vingt oeuvres seulement étaient présentées. Avec le nouvel accrochage, le public pourra désormais en admirer cent quinze. « Un véritable saut », selon Joël Delaine, conservateur du musée.

A espace plus vaste, oeuvres plus nombreuses : quatre salles supplémentaires ont été ouvertes. Renouvelé à 40%, le parcours a été totalement repensé. Il a été allongé avec une présentation des collections médiévales, encore jamais montrées au public. À l'autre bout de la frise chronologique, une nouvelle salle est dévolue à l’art contemporain; des oeuvres qui, elles non plus, n'avaient encore jamais fait l'objet d'une présentation. Jusqu'ici, le parcours s'arrêtait à l'année 1917. Les œuvres du XXe occupent désormais la grande salle du rez-de-chaussée. La période classique (XVIIe-XVIIIe) bénéficie quant à elle d'une salle supplémentaire, ainsi que les collections XIXe. Elles passent respectivement de deux à trois salles et de trois à quatre salles

Ce réaménagement du musée marque un tournant dans son histoire. Elle correspond à une revalorisation des collections dans leur ensemble alors qu'auparavant, "le musée comptait plus de surfaces d'exposition que de surfaces consacrées aux collections permanentes", souligne son conservateur, ajoutant que le parcours se termine désormais en une sorte d' "apothéose" avec une grande salle alsacienne consacrée aux peintres de la région, comprenant les toiles de Jean-Jacques Henner, l'enfant du pays qui a peint la fameuse L'Alsace. Elle attend de 1871. Les cimaises ont adopté des couleurs vives, servant de repérage pour chaque période : le Moyen Âge en rouge, la période classique en vert, le XIXe en jaune. Le contemporain reste en blanc.

La ville de Mulhouse a fourni un effort important pour le projet de réouverture du musée municipal, lui allouant un budget de 50 000 euros. Le musée a ainsi pu profiter de la rénovation pour faire restaurer onze tableaux, en comptant également sur des subventions du ministère de la Culture. En raisonnant à partir des collections, ces œuvres ont été retenues pour participer au nouvel accrochage. Du retable du XVe siècle à un nombre important de peintures académiques, elles ont retrouvé un visage présentable. Pour exemple, la Femme au tambourin de Jean Benner n'avait jamais été montrée depuis la Seconde Guerre mondiale : une étiquette se trouvait directement collée sur l'endroit de la toile, qui présentait de surcroît une déchirure.

La réouverture officielle du musée est prévue pour le 16 septembre, à l'occasion des Journées européennes du patrimoine (JEP). Des actions de médiation avec des élèves du lycée Montaigne dans le rôle de guides sont programmées, ainsi que l'animation d'ateliers divers et à destination des plus jeunes. Les activités proposées permettront une véritable redécouverte du musée, y compris par le public mulhousien. L'artiste Livia De Poli, dont l'une des sculptures orne le jardin du musée sera présente pour répondre aux questions du public qui sera accueilli jusqu'à 21 heures le samedi. Le redémarrage des activités du musée se fera en deux temps, avec deux vernissages successifs et une ouverture légèrement anticipée afin de coïncider avec les JEP.

Le 6 octobre débutera la première exposition, consacrée à Véronique Filozof, une artiste de la région qui puise son inspiration dans l'art populaire. Peintre, dessinatrice et illustratrice d'ouvrages pour enfants, elle fut encouragée par Jean Cocteau. Certains de ses dessins ont été repris et tissés par les ateliers d'Aubusson. L'exposition monographique permettra de mettre en valeur une partie de l'important fonds d'art graphique du musée, encore jamais présenté. À l'exception de la peinture, tout autre type de production était resté jusqu'ici dans les réserves. Les expositions temporaires présentées à l'année s'appuieront sur les collections du musée, afin de les revaloriser, selon la nouvelle politique voulue par les deux conservateurs municipaux de Mulhouse, Isabelle Dubois-Brinkmann et Joel Delaine.

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